Prothèses PIP : Le PDG avait « fait du fric » aux dépens de la santé des femmes18/12/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/12/une2368.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Prothèses PIP : Le PDG avait « fait du fric » aux dépens de la santé des femmes

Le tribunal correctionnel de Marseille a condamné le 10 décembre à quatre ans de prison Jean-Claude Mas, le patron de la société Poly implants prothèses, fabricante des prothèses mammaires PIP. Contre les quatre autres accusés, anciens cadres ou dirigeants, des peines de prison de trois ans à 18 mois ont été prononcées, dont deux avec sursis.

Au cours de ce procès, Jean-Claude Mas avait continué de prétendre que ses prothèses PIP, qui ont détruit la santé de milliers de femmes, étaient révolutionnaires. Il avait aussi osé déclarer que les plaignantes étaient des « femmes fragiles et mal dans leur peau ou qui font ça pour le fric ».

En mars 2010, le scandale avait éclaté après la découverte de la fraude consistant à utiliser pour les prothèses PIP un gel de silicone industriel, interdit à l'usage médical mais excessivement bon marché. Il était rapidement apparu que Jean-Claude Mas l'avait sciemment utilisé pour « faire du fric », selon son élégante expression. Les prothèses PIP ont été implantées à environ 30 000 femmes en France et 500 000 dans le monde. En France plus de 3 000 d'entre elles ont constaté des ruptures de ces prothèses, occasionnant de fortes souffrances et des risques de cancer.

Les patientes avaient obtenu une première victoire avec la condamnation, le 14 novembre par le tribunal de commerce de Toulon, de la société allemande du contrôle qualité Technischer Überwachungs-Verein (TÜV). Chargée de vérifier la qualité de ces prothèses, elle a été condamnée à verser 3 000 euros à chaque victime pour avoir « manqué à ses obligations de contrôle et de vigilance ». Cette entreprise avait déclaré qu'elle n'avait pas à contrôler les prothèses mais seulement le procédé de fabrication !

De PIP aux sociétés chargées du contrôle, on constate qu'entre la recherche du profit maximal et la santé des personnes, les industriels n'ont jamais hésité à choisir la première. C'est ce que vient de reconnaître le jugement du 10 décembre.

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