Grève à la SNCF : Les cheminots ont répondu présent !18/12/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/12/une2368.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Grève à la SNCF : Les cheminots ont répondu présent !

Jeudi 12 décembre, à l'appel des fédérations de l'ensemble des organisations syndicales, à l'exception de la CFDT, les cheminots étaient appelés à la grève contre la réforme ferroviaire et plus généralement contre les suppressions d'effectifs, le blocage des salaires et la dégradation des conditions de travail et du service public.

La grève a été un succès et a mobilisé des dizaines de milliers de cheminots à travers le pays. Cela prouve l'ampleur du mécontentement à la fois contre le recul des conditions de travail et d'existence que vivent les cheminots au quotidien et les attaques en préparation de la part du gouvernement.

LE RAS-LE-BOL AU QUOTIDIEN

Dans le succès de la grève, il y a bien souvent le ras-le-bol. Ainsi au Landy, où sont entretenus les TGV du réseau Nord, de nombreux cheminots en ont par-dessus la tête des réorganisations en tout genre, sur fond de suppressions d'emplois. Aux ateliers TGV de Châtillon, toujours en banlieue parisienne, un secteur d'une centaine de cheminots commence à se mobiliser pour réclamer des primes et des effectifs. Ce secteur était en grève totale le 12 décembre. À Nantes, des mouvements de grève sont également en cours dans plusieurs secteurs. À Orléans, l'exaspération monte, car tous les jours le travail est désorganisé. Les trains supprimés ou en retard ne se comptent plus. Aux guichets et à l'accueil, la direction, sous prétexte de dénonciation d'accords locaux, veut supprimer des primes et donc baisser les salaires. Et le manque d'effectif est criant sur certains chantiers. Des cheminots des gares de Tours, Orléans, Bourges ont d'ailleurs continué la grève le lendemain vendredi.

REFORME FERROVIAIRE ET OFFENSIVE PATRONALE

L'autre raison du mécontentement réside dans le plan d'attaques de la direction SNCF, baptisé « réforme ferroviaire », que le gouvernement va présenter au Parlement en 2014. Celle-ci prévoit, d'une part, l'éclatement de la SNCF en trois entreprises distinctes et le transfert d'un tiers des cheminots vers le gestionnaire d'infrastructure. Elle prévoit, d'autre part, la suppression de l'actuelle réglementation du travail de la SNCF et son remplacement par une convention en cours de négociation avec le patronat ferroviaire. Il s'agit pour le gouvernement de préparer l'ouverture au privé et à la concurrence du transport voyageurs, prévue pour 2019. Et d'ores et déjà toute une campagne est lancée, à la fois par les capitalistes du rail et par les présidents de région, sur le prétendu surcoût des cheminots par rapport au privé.

Dans les chemins de fer comme ailleurs, l'heure est à la compétitivité et le gouvernement est à l'offensive pour intensifier le travail, démolir les filets protégeant la santé et la sécurité des hommes et des installations.

Jusqu'à présent, cette offensive est surtout passée par une réduction importante des effectifs, de 250.000 au début des années 1980 à 150.000 aujourd'hui. 30.000 emplois de cheminots ont été supprimés depuis l'année 2000. La direction entend continuer dans cette voie, puisque 2.000 suppressions d'emplois sont encore programmées dans le budget 2014.

Ce qui menace également pour la période à venir est la suppression de certains avantages acquis, l'augmentation des amplitudes des journées, la diminution du temps et du nombre de repos, l'instauration d'une polyvalence accrue dans de nombreux métiers.

Face à cette situation et à ces menaces, les organisations syndicales ont pris soin jusqu'ici d'émietter les réactions en journées d'actions isolées les unes des autres. Loin d'expliquer et de dénoncer clairement les plans du gouvernement et de la bourgeoisie, elles font mine de s'étonner que le gouvernement ne reprenne pas leur propre projet de réforme.

Mais, malgré cela, les cheminots répondent majoritairement présent à chaque occasion. La politique dont ils sont victimes, tant sur les salaires que sur les effectifs et les conditions de travail, frappe aussi l'ensemble des travailleurs de ce pays. Et c'est bien tous ensemble qu'il faudra réagir.

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