Coved (Nord-Pas-de-Calais) : Ras le bol des salaires minables18/12/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/12/une2368.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Coved (Nord-Pas-de-Calais) : Ras le bol des salaires minables

La Coved, filiale de la Saur, troisième société de gestion de l'eau derrière Veolia et Suez, emploie 250 personnes sur sept sites de la région. Elle gère le ramassage des ordures ménagères pour le compte de plusieurs communautés d'agglomération et de communes souvent dirigées par le PC ou le PS.

Environ 190 salariés ont été en grève reconductible du 3 au 11 décembre. Ils se sont regroupés pour occuper les sites, surtout à Oignies où plus de 90 % étaient en grève.

Les grévistes réclamaient en particulier une prime mensuelle de 100 euros de « qualité de service », comme dans d'autres sites de la Coved, et la revalorisation des coefficients d'ancienneté « donnés à la tête du client ». Un rippeur, qui déverse les poubelles dans les camions-bennes, gagne moins de 1600 euros brut par mois, avec une double charge de travail depuis 2009 : avant, il y avait un conducteur et deux rippeurs par benne contre un seul aujourd'hui.

En 2013, avec une augmentation d'environ 2 %, les salaires sont restés loin derrière l'augmentation du coût de la vie. La mutuelle est passée de 30 à plus de 70 euros pour les mêmes services. Depuis avril, les mécaniciens ont perdu 76 euros par mois, la direction disant s'être trompée dans le paiement d'une pause... mais, en décembre, ces 76 euros n'étaient toujours pas reversés ! Et les grévistes réclament le cumul de ces sommes dues.

Les pressions au travail s'aggravent : toujours plus vite, avec du matériel parfois en mauvais état. L'arbitraire de la direction est insupportable, comme la baisse des heures effectuées pour faire sauter la prime de casse-croûte.

Les grévistes ont organisé le blocage des camions-bennes, des routes et plusieurs manifestations où ils ont reçu des témoignages de solidarité, alors que les médias insistaient sur la gêne occasionnée par le non-ramassage des ordures.

La direction a fait appel à des dizaines de conducteurs et de rippeurs de Haute-Normandie pour faire les tournées avec des non-grévistes. Elle a également eu recours à des agents de sécurité de la région parisienne, dont certains véhicules étaient immatriculés dans des pays de l'Est, pour harceler les piquets de grève. Des heurts ont eu lieu, quelques pneus crevés. Le directeur a qualifié ces réactions de « comportements déviants » alors que c'est lui qui les a provoquées, sciemment. Il ne veut pas céder et il prétend que le contrat signé avec les collectivités ne l'autoriserait pas à payer une prime en plus. Pourtant, bien des élus ont soutenu la grève.

La Coved fait du profit sur le dos des collectivités publiques comme sur le travail du personnel. Sur les comptes de la Coved et de la Saur, il y a l'argent pour verser une augmentation des salaires conséquente, et ce tous les mois.

Les travailleurs n'ont que des promesses de négociations et restent prêts à se remettre en grève s'ils n'obtiennent pas satisfaction.

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