Les consommateurs payent quelque 200 millions d'euros par an d'écoparticipation destinée au recyclage des déchets d'appareils électroménagers et autres équipements électriques ou électroniques. Selon Éco-systèmes, cette somme serait reversée pour moins d'un dixième aux communes afin d'améliorer la collecte des appareils usagés. L'essentiel reviendrait à des associations comme Emmaüs et Envie, qui emploient 1 450 travailleurs en réinsertion à redonner une deuxième vie à ces appareils.

Ce n'est qu'une face de la réalité, car le silence règne sur les déchets exportés vers les pays pauvres. Mais quelques reportages ont été publiés au sujet du site de Guiyu, en Chine, au nord-est de Hong Kong, considéré comme le plus grand dépotoir de déchets d'ordinateurs du monde, où sont acheminées 1,5 million de tonnes chaque année, à 80 % en provenance d'autres continents. Quelque 60 000 travailleurs s'y abîment la santé, employés pour une centaine d'euros par mois dans des entreprises de récupération, contaminés par les métaux et les eaux où se sont infiltrés les acides. L'écoparticipation en question se fait au prix de leur vie.