Comme chaque année, le 115, qui gère les places d'hébergement d'urgence pour les sans-abri, est saturé, alors que la période de grands froids n'est même pas encore arrivée. Les appels, qui ont augmenté de 15 % en novembre, restent toujours sans réponse et les sans-abri ne sont pas pris en charge ; en province, 70 % des demandes n'aboutissent pas et 47 % à Paris.

Cette pénurie de lits existe toute l'année, elle est simplement plus dramatique en hiver. En fait, il n'y a jamais assez de places dans les centres d'urgence car, si les demandes augmentent sans arrêt, ce n'est pas le cas des moyens dont les centres disposent. Avec la crise, de plus en plus de travailleurs et de familles sont à la rue, faute de pouvoir payer un loyer. Des solutions d'urgence existeraient pourtant, comme la réquisition des logements et bâtiments vides. Une loi l'autorise, mais elle n'est jamais appliquée. Et c'est sans parler de la loi DALO (droit au logement opposable), une loi de plus pour des résultats dérisoires.

Alors, cet hiver, des milliers d'hommes, de femmes et même des enfants vont encore dormir dans les rues d'un des pays les plus riches du monde : une situation révoltante, qui relève de la non-assistance à personnes en danger.