Sécurité sociale : Ni approche sociale pour les assurés, ni sécurité de l'emploi11/12/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/12/une2367.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Sécurité sociale : Ni approche sociale pour les assurés, ni sécurité de l'emploi

En sept ans, la Sécurité sociale a perdu 13 500 emplois, plus de 8 % de son personnel, l'équivalent d'un plan de licenciement massif ! Et ce n'est pas fini. Cette régression a été obtenue sans fracas : de 2010 à 2013, moins d'un départ en retraite sur deux a été remplacé et pour la prochaine période, allant de 2014 à 2017, les départs à la retraite vont être massifs.

La Sécurité sociale vise une réduction des coûts de 5 % l'an prochain. Les dépenses de personnel en constituent 70 % et c'est sur ce poste que les dirigeants cherchent les économies. Si les effectifs de la branche allocations familiales n'ont quasiment pas baissé, elle a le plus grand « stock » de dossiers en retard, car elle gère toutes les prestations sociales. Et de 2014 à 2017, les 2 000 emplois supprimés ne seront que partiellement compensés par des contrats d'avenir ou des CDD. À l'Urssaf de Paris, où aucun départ à la retraite n'a été remplacé entre 2010 et 2013, on compte 9 % d'emplois en moins en quatre ans, et cela doit continuer. La charge de travail a augmenté avec « l'Interlocuteur social unique », avec la prise en charge des cotisations Unedic et la complexité croissante de la législation. Côté assurance maladie enfin, la carte Vitale a supprimé les feuilles maladie et permis de réaliser des gains de productivité. Mais plus de mille emplois y seront supprimés dans les années à venir.

Les dossiers de retraite sont de plus en plus difficiles à calculer et des retraités attendent plusieurs mois avant d'être payés. Cela n'épargne même pas le personnel de la Sécurité sociale : un collègue de l'Urssaf a appris un matin qu'il était déjà en retraite... depuis cinq jours ! Toutes les caisses sont touchées : Montpellier, Lille, Bordeaux, Toulouse ou Marseille. Les directions invoquent, derrière le pic démographique, la nouvelle loi sur les départs anticipés, la réglementation complexe. Mais elles refusent d'embaucher, poussant aux heures supplémentaires.

Des caisses ont fusionné, supprimant des postes au passage, même si cela les éloigne des assurés et rend le contact plus difficile. Parfois le téléphone externe a été coupé, pour ne pas être perturbé par les questions d'assurés mécontents. Et tant pis pour ceux-ci, laissés sans information.

La population constate que la protection sociale se dégrade. Les salariés de la branche savent pourquoi.

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