Les gouvernants français complices de l'apartheid11/12/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/12/une2367.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Les gouvernants français complices de l'apartheid

Drapeaux en berne, soutiens appuyés, les dirigeants français rendent unanimement hommage à Nelson Mandela. Mais pendant longtemps leurs prédécesseurs ne trouvaient rien à redire au fait qu'il croupisse en prison pour avoir combattu les armes à la main le régime qui organisait la ségrégation raciale en Afrique du Sud. Au cours des années 1960 et 1970, alors que la répression s'abattait avec une violence extrême sur la population noire comme lors des émeutes de Sharpeville, les dirigeants français entretenaient des relations étroites avec le régime de Pretoria.

C'est pendant cette période que des entreprises françaises allaient construire une centrale nucléaire en Afrique du Sud. Paris allait même continuer à aider les patrons français à vendre des armes au régime raciste de l'apartheid jusqu'en 1977. La collaboration des services secrets français et sud-africains était permanente. L'ignoble dictature était considérée par les puissances occidentales comme un rempart solide contre l'influence de l'Union soviétique dans le sud de l'Afrique, comme un régime fidèle à l'impérialisme qui garantissait à ses trusts l'accès à son or et à son uranium.

Le ton allait changer un peu avec l'arrivée au pouvoir de Mitterrand en mai 1981, qui permit l'ouverture à Paris d'un bureau de l'ANC, le parti de Mandela. Cette évolution correspondait à celle des puissances impérialistes qui souhaitaient voir le pouvoir sud-africain évoluer pour éviter que le maintien du régime d'apartheid ne finisse par provoquer une explosion révolutionnaire. Mais cette ouverture n'alla pas jusqu'à empêcher en 1988 les tueurs de l'apartheid d'exécuter en plein Paris la représentante de l'ANC en France, Dulcie September, sans que les assassins soient jamais inquiétés.

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