La Redoute, Roubaix-Wattrelos : Pour sous-traiter les licenciements, Pinault a choisi le repreneur11/12/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/12/une2367.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Redoute, Roubaix-Wattrelos : Pour sous-traiter les licenciements, Pinault a choisi le repreneur

Après des mois d'un faux suspens sur les noms d'éventuels repreneurs, la direction de Kering, qui contrôle l'entreprise, a annoncé le mercredi 4 décembre le repreneur de La Redoute et de Relais Colis. Ce sera... la PDG actuelle de La Redoute, Nathalie Balla, accompagnée d'un directeur financier en lien avec La Redoute et qui appartient au groupe Pinault.

Le choix de Pinault, actionnaire principal de Kering, s'est ainsi porté sur les actuels dirigeants, qui recevront La Redoute d'ici à la fin du premier semestre 2014 pour un euro symbolique et une enveloppe dont le montant serait de plusieurs centaines de millions d'euros. Pour reprendre l'entreprise ? En fait, pour sous-traiter les licenciements !

Depuis l'annonce, Pinault, les dirigeants de l'entreprise mais aussi des dirigeants socialistes du Nord se répandent dans les médias pour parler d'une solution du « mieux-disant social » mais c'est se moquer du monde. Depuis 2009, Nathalie Balla a supprimé 1 700 postes à La Redoute ; elle a, entre autres, externalisé les salariés de la DIAM ou fait arrêter les « bus des mines » transportant les salariés, poussant à la démission certaines d'entre elles ayant plusieurs dizaines d'années d'ancienneté.

À la suite de l'annonce, une centaine de salariés ont débrayé deux heures. Pendant toute la semaine, des travailleurs, syndiqués ou non, ont distribué des tracts aux sorties de métro, sur les marchés pour préparer la prochaine manifestation à Roubaix, le vendredi 13 décembre. Ils étaient plus d'une vingtaine sur le marché de Wattrelos, dimanche 8 décembre.

La direction parle désormais de nouvelle organisation du travail, d'un nouveau site de logistique, de mesures d'âge ou de départs volontaires, sans rien indiquer de précis... bref une tentative de sa part pour créer à nouveau un faux suspens.

Quel que soit l'avenir que préparent les repreneurs, les travailleurs ne peuvent compter que sur leur mobilisation pour exiger qu'il n'y ait aucun licenciement et des garanties de salaires pour tous les salariés actuels dans les années à venir.

Pinault, encore propriétaire de l'entreprise, a les moyens. Sa fortune s'est accrue de quatre milliards d'euros rien qu'en 2012. Quatre milliards d'euros représentent le paiement de salaires à 1 500 euros, avec en plus les cotisations patronales, pendant dix ans pour 11 000 salariés ! Ceux de la Redoute sont 2 700.

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