Espagne, aéroport de Ciudad Real : Capitalisme en crise11/12/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/12/une2367.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Espagne, aéroport de Ciudad Real : Capitalisme en crise

À Madrid, l'aéroport de Ciudad Real est à vendre. Sa mise à prix est fixée à 100 millions d'euros, soit dix fois moins que son coût de construction évalué lors de son inauguration en 2009.

Construit pendant la vague de spéculation immobilière en Espagne qui entretenait la croissance des profits, ses promoteurs privés ont vu grand. Bien que situé dans une petite ville à 200 kilomètres au sud de Madrid, ils avaient prévu la plus longue piste d'atterrissage d'Europe pour pouvoir accueillir les A380, avec une capacité d'accueil de 10 millions de passagers par an. Le milliard d'euros dépensé pour sa construction n'a pas été perdu par tout le petit monde des patrons du BTP. Mais les compagnies low cost que les propriétaires privés prévoyaient d'attirer se sont finalement installées sur l'aéroport de Madrid-Barajas qui a lui aussi été agrandi à cet effet. À l'anarchie du marché capitaliste, où les patrons se font concurrence sans tenir compte des besoins réels, se sont ajoutées les conséquences du krach de l'immobilier de 2009 qui a ralenti l'activité économique du pays. Depuis 2011, l'aéroport n'a plus accueilli un seul vol commercial.

Ce n'est pas le seul cas en Espagne, où des dizaines d'aéroports sont au bord de la faillite. Mais celui de Ciudad Real concentre toute l'aberration d'un système, avec d'un côté une énorme construction inutile, de l'autre des sommes faramineuses parties grossir la fortune des entrepreneurs du BTP.

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