Délits d'initiés chez EADS11/12/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/12/une2367.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Délits d'initiés chez EADS

Les groupes Lagardère SCA et Daimler AG ont été renvoyés en correctionnelle, lundi 2 décembre, pour délits d'initiés dans la vente début 2006, d'actions EADS dont ils étaient actionnaires jusqu'à avril 2013. Devront comparaître devant le tribunal de grande instance de Paris sept hauts dirigeants d'EADS à l'époque, dont les deux principaux, son ancien président, Noël Forgeard, et l'ancien directeur général du marketing, Jean-Paul Gut.

Daimler et Lagardère sont soupçonnés d'avoir bénéficié d'informations privilégiées pour vendre chacun 7,5 % du capital en avril 2006, c'est-à-dire deux mois avant l'annonce de retards du programme de livraison de l'A380, en raison notamment de problèmes d'assemblage. Cela leur avait évité de faire les frais de la baisse de plus de 26 % des cours de l'action EADS qui avait eu lieu dès le lendemain de cette annonce.

L'Autorité des marchés financiers (AMF) avait ouvert une enquête, des associations de petits actionnaires avaient porté l'affaire au pénal, et le scandale avait provoqué une crise chez l'avionneur, ainsi que des remous politiques, l'État étant également actionnaire d'EADS. Mais finalement, personne n'avait été inquiété, ni Lagardère, ni Daimler, ni aucun des 17 cadres dirigeants qui avaient vendu des titres EADS dans la même période.

Cela n'avait pas empêché les dirigeants du groupe aéronautique, au nom des prétendues difficultés rencontrées, d'engager un plan de restructuration, Power 8, prévoyant notamment plus de 10 000 suppressions d'emplois, dont les travailleurs, eux, avaient payé le prix fort.

Lagardère, Daimler et EADS ont, semble-t-il, été surpris de ce rebondissement judiciaire. Mais ils savent pouvoir compter sur une armada d'avocats grassement payés pour plaider leur cause. Il y a fort à parier que la procédure sera encore longue...

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