Centres de rétention pour sans-papiers : Aucune amélioration sous Hollande11/12/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/12/une2367.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Centres de rétention pour sans-papiers : Aucune amélioration sous Hollande

Cinq associations d'aide aux migrants publient leur rapport 2012 sur l'enfermement et l'éloignement forcé des personnes étrangères. Elles font le même constat que l'an dernier : Hollande n'a pas tenu ses promesses, bien au contraire.

Quand il était candidat à la présidentielle, Hollande avait assuré que le recours à la rétention administrative des étrangers sans papiers devrait « redevenir l'exception, et non un instrument banal de procédure ». Mais dans ce domaine comme dans bien d'autres, rien n'a changé, et les sans-papiers sont toujours traités comme des délinquants. Les placements en rétention administrative sont restés en nombre élevé (43 746), même s'ils ont légèrement diminué par rapport à l'année précédente. Les éloignements forcés, eux, ont continué à augmenter, atteignant 36 822. Si la rétention de familles entières est devenue une exception dans la métropole, elle est restée la règle à Mayotte, où 3 990 enfants étrangers (y compris des enfants isolés) ont subi un enfermement.

Sous le gouvernement Sarkozy, les lois s'étaient succédé pour réprimer plus durement les étrangers sans-papiers. En août 2011, la durée de rétention maximale passait de 30 à 45 jours. Le délai de rétention administrative non soumise à autorisation préalable du juge des libertés et de la détention était porté de 48 heures à cinq jours. Le gouvernement Hollande et la chambre des députés, à majorité PS, ne sont revenus sur aucune de ces mesures indignes. En conséquence, 60 % des personnes éloignées du territoire français en 2012 l'ont été avant que le juge des libertés et de la détention ait pu intervenir.

Une réforme de la loi concernant les immigrés est annoncée pour... l'été 2014. Le gouvernement a été plus rapide pour prendre une nouvelle mesure contre les sans-papiers : il a constitué en octobre dernier des tribunaux d'exception au sein de l'aéroport de Roissy et du centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot, ce qui permet de juger les sans-papiers au pied de l'avion, et loin de la famille ou des amis qui auraient pu les soutenir. Une mesure odieuse qui situe le gouvernement Hollande dans la droite ligne de Sarkozy et Hortefeux.

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