Ventes d'armes : Silence, les affaires sont en cours28/11/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/11/une2365.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Ventes d'armes : Silence, les affaires sont en cours

Jeudi 21 novembre, une centaine de manifestants se sont retrouvés devant l'ambassade d'Arabie saoudite, avenue Hoche à Paris, pour dénoncer les traitements infligés dans ce pays aux travailleurs immigrés éthiopiens.

Depuis début novembre, le gouvernement saoudien a engagé l'expulsion de dizaines de milliers de travailleurs immigrés. Des chasses à l'homme sont organisées dans les quartiers pauvres de Ryad, des viols de femmes africaines par des policiers ont eu lieu. Des dizaines de milliers de travailleurs africains sont parqués actuellement dans des centres de rétention, plusieurs dizaines de milliers d'autres ont été manu militari renvoyés par avion en Éthiopie.

Les manifestants avaient sur leurs pancartes des photos témoignant de ces exactions contre les travailleurs africains. Mais de cette situation et de cette manifestation, il n'y a quasiment pas eu un mot dans les médias français. Pourtant, des journalistes étaient dans les parages pour couvrir la manifestation des travailleurs de La Redoute. Mais ce silence des médias a sans doute ses raisons.

En effet, le même jour à Dubaï, Jean-Yves Le Drian signait de nouveaux contrats avec l'Arabie s aoudite, des contrats d'armement de plusieurs milliards d'euros. « La France a engrangé des commandes significatives cette année avec l'Arabie saoudite. Ce succès repose sur la qualité des équipements et des technologies proposés par les industriels. C'est pour moi une grande source de satisfaction », a déclaré ce ministre de la Défense et VRP pour l'armement. Le PDG de Thalès, présent aussi à ce salon commercial des armes, a expliqué : « La qualité du climat politique entre la France et les pays de la région est excellente ». Et de rappeler que dans les pays du Golfe « sans un soutien politique, il est difficile de conclure ».

Il ne faudrait pas que les profits de Dassault, Thalès ou autres, assurés par un ministre « socialiste », risquent d'être remis en cause par quelque déclaration, voire par un seul article désagréable sur la façon dont le régime saoudien traite ses immigrés.

Partager