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- Lutte ouvrière n°2365
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Leur société
Université Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines : Fac en faillite
L'Université Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, dans la région parisienne, est presque en cessation de paiement. Pour assurer les salaires des enseignants et du personnel, il a fallu obtenir une avance de 4 millions du ministère de l'Économie, mais toute dépense non vitale est gelée jusqu'au 31 décembre. Il n'y a plus de commandes de livres ou de matériel, et ce qui a été commandé sera payé plus tard. Les colloques sont annulés, ce qui veut dire qu'une part de la recherche va être mise en sommeil.
C'est là un aboutissement de la loi dite LRU, « Liberté et responsabilité des universités », qui rend ces universités « autonomes », c'est-à-dire forcées de se débrouiller avec les quatre sous alloués par l'État. Les facultés sont poussées à choisir elles-mêmes, de façon « responsable » et « autonome », de tailler dans leurs dépenses, de supprimer des filières et de diminuer leurs recrutements. La fermeture envisagée de la faculté de Béziers avait déjà ému l'opinion, la faillite de celle de Versailles est maintenant un autre exemple de la dégradation des universités.
Manquant de moyens, les facultés sont aussi poussées à avoir recours au secteur privé par le biais des « partenariats publics privés » chers à Sarkozy. Dans ces montages, la partie publique laisse le privé faire les investissements. Mais celui-ci se rattrapant ensuite sur les loyers, l'université de Versailles a été étranglée, comme le sont bien d'autres collectivités ayant eu recours aux mêmes pratiques. Et la cerise sur le gâteau à Versailles est le « contrat de performance énergétique » qui, sous prétexte de Grenelle de l'environnement, s'est traduit par un surcoût de deux millions d'euros par an... au profit de Cofely, c'est-à-dire GDF-Suez !
Sarkozy avait asphyxié les universités. Hollande ne leur a pas redonné la possibilité de respirer.