Un médecin harcelé par le patronat28/11/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/11/une2365.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Un médecin harcelé par le patronat

Un psychiatre de l'hôpital d'Avignon, Jean Rodriguez, est aujourd'hui poursuivi auprès du conseil de l'Ordre par la société Zôdio, une enseigne de décoration appartenant au groupe Mulliez. Il lui est reproché d'avoir écrit, dans des courriers adressés au médecin-conseil de la Sécurité sociale et au médecin du travail, que les troubles dont souffrait sa patiente étaient consécutifs à un harcèlement mis en place par ses employeurs. Tant que ces courriers étaient restés sans conséquences, les employeurs en question n'avaient pas réagi. Il n'en a pas été de même lorsque la salariée concernée a fait état de ces lettres devant le tribunal des prud'hommes pour faire reconnaître le harcèlement et obtenir une indemnisation, alors qu'elle avait été licenciée pour inaptitude.

Le docteur Rodriguez risque jusqu'à trois mois de suspension. Zôdio demande en outre que le conseil de l'Ordre le force à rédiger un nouveau certificat médical « conformément au code de déontologie » qui interdit les certificats de complaisance. Le médecin répond que ce courrier était adressé à deux de ses confrères, et qu'il n'y avait aucune complaisance dans cela.

Ce genre de procédure n'est pas une première. L'été dernier, trois médecins du travail ont été poursuivis par le conseil de l'Ordre sur plainte des employeurs, pour des faits semblables.

Les patrons veulent imposer le silence non seulement aux salariés, mais même à leurs médecins.

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