Lundi 25 novembre, les Restaurants du coeur ont lancé leur vingt-neuvième campagne d'hiver, faisant appel aux dons et aux financements. C'est en septembre 1985 que Coluche avait lancé ces Restos, pour une durée qu'il espérait brève. Ils avaient servi cette année-là 8,5 millions de repas. L'année écoulée, dans leurs 2 000 centres, les 66 000 bénévoles en ont servi 130 millions, à 960 000 personnes. Elles devraient dépasser le million en 2014.

C'est dire à quel point la pauvreté a progressé au cours de ces trois décennies. Cela est le résultat de l'aggravation du chômage. 57 % des « clients » des Restos sont des chômeurs. 33 % sont des parents isolés. Avec le chômage, c'est toute la société qui plonge et se désintègre.

Mais les Restos, comme toutes les organisations d'aide, Secours populaire, Secours catholique et autres, ont de plus en plus de mal à se financer. L'Union européenne annonce une réduction de 10 % de ses aides. Le financement repose de plus en plus sur les dons des particuliers. Avec l'aggravation de la crise, ces dons pourraient diminuer, au lieu de toujours croître comme ils l'ont fait jusqu'ici.

En plus de pallier les effets de la misère, il est urgent de s'attaquer à ses causes, à commencer par le chômage. Et s'attaquer aux racines du mal nécessite de remettre en cause la gestion capitaliste de la société.