PSA, : Les PDG passent, les raisons de lutter restent28/11/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/11/une2365.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA, : Les PDG passent, les raisons de lutter restent

Le groupe PSA a annoncé que Philippe Varin, PDG depuis juin 2009, serait remplacé en 2014 par Carlos Tavares, ancien n°2 de Renault. Cette nouvelle n'a pas de quoi mettre en émoi les travailleurs.

La presse patronale tente de voir dans cette nomination un changement de cap et insiste sur le fait que Tavares serait plus spécialiste de l'automobile que Varin. La preuve en est qu'il conduit même des petits bolides le week-end, expliquent des journalistes qui n'ont pas peur du ridicule. Varin, de son côté, prétend avoir choisi son successeur peut-être pour son ambition démesurée. En effet Tavares avait proclamé dans la presse son aspiration à diriger un grand groupe automobile. Dans ce monde de requins, ce genre de comportement est valorisé et payé de retour.

Évidemment, les grands actionnaires de PSA, en premier lieu la famille Peugeot, choisissent et contrôlent les dirigeants du groupe pour mener la politique qu'ils décident. Tavares poursuivra donc la politique entamée par Varin, politique qui consiste avant tout à accentuer l'exploitation des travailleurs, tout en cherchant des alliances financières rentables pour accroître la puissance capitaliste du groupe. Cela n'a rien à voir avec une spécialité industrielle : pour cela, les capitalistes ont des ingénieurs. D'ailleurs, chez Renault, Tavares a mené la même politique que Varin à PSA, en imposant aux travailleurs des accords de compétitivité.

La direction ressort le prétexte des prétendues difficultés du groupe, car elle veut imposer aux travailleurs de nouveaux coups. Juste après la signature de l'accord de compétitivité, elle prépare la possibilité de fermer une nouvelle ligne de production à Poissy ou Mulhouse, ce qui entraînerait une nouvelle réduction des effectifs. Il est aussi question de négociations avec le groupe automobile chinois Donfeng, dont une des conséquences serait le renforcement de la présence de PSA en Chine. Si les actionnaires de PSA sont préoccupés, c'est de trouver le moyen de réaliser plus de bénéfices. Si des difficultés financières existent, à eux de les payer, avec les capitaux accumulés sur le travail des ouvriers durant des décennies. D'ailleurs, les actionnaires de PSA ont trouvé le moyen de verser 21 millions d'euros à Varin pour sa retraite. En voilà au moins un qui ne part pas avec les indemnités minimales !

Cette nouvelle a de quoi écoeurer les travailleurs, notamment ceux de l'usine d'Aulnay qui doivent toujours se battre pour leur reclassement. Ces dernières semaines, ils ont dû intervenir fermement auprès de l'Inspection du travail pour imposer que PSA respecte la loi et trouve des reclassements à tous les salariés, ce qui est loin d'être le cas puisque plusieurs centaines de travailleurs n'ont toujours pas de solution.

Les travailleurs d'Aulnay ont dû aussi se faire entendre de l'Unedic et du ministère du Travail pour que ceux qui ont quitté le groupe n´aient pas deux mois de carence en plus des quatre mois de carence obligatoires, période où, même en étant inscrit à Pôle emploi, un chômeur ne touche aucune allocation. En effet PSA avait « oublié » de signaler les mois de préavis et l'Unedic se préparait donc à ne pas payer aux licenciés deux mois en plus. Pour PSA, c'était une façon d'amputer volontairement la prime de licenciement de 20 000 euros concédée après quatre mois de grève.

Suite à plusieurs manifestations et protestations, les travailleurs ont obtenu la promesse de récupérer ces deux mois. Mais ils sont convaincus que, pour faire respecter les engagements pris, ils devront rester mobilisés.

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