Prélèvement à la source : Une « simplification » qui cache d'autres objectifs28/11/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/11/une2365.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Prélèvement à la source : Une « simplification » qui cache d'autres objectifs

Une des hypothèses soulevées dans le cadre de la « remise à plat fiscale » d'Ayrault est de prélever l'impôt sur le revenu à la source, c'est-à-dire directement sur le salaire. Un des principaux arguments avancés est celui de la simplification. Mais, derrière ce prétexte, il s'agirait surtout pour l'État de faire rentrer l'impôt plus vite et plus efficacement.

Les travailleurs n'ont rien à gagner à cette mesure, déjà en vigueur dans de nombreux pays européens. D'abord, pour les nombreux salariés dont les fins de mois sont difficiles, elle supprimera les possibilités de négocier avec le fisc un report ou un échelonnement. Ensuite, elle signifie que seuls les salariés paieront leurs impôts comptant, alors que l'impôt sur les sociétés ou celui sur la fortune sont payés a posteriori, souvent après négociations et rabais. Enfin, elle implique que les employeurs soient parfaitement informés non seulement des revenus de leurs salariés, mais aussi de leur situation matrimoniale, familiale, etc., prise en compte dans le calcul de leur impôt. La réciproque n'est évidemment pas vraie : les salariés n'ont le droit de connaître ni les salaires des dirigeants de leur entreprise, ni les dividendes versés aux actionnaires, ni les fortunes des uns et des autres, sans parler de leur situation personnelle.

Alors, oui au prélèvement à la source, mais sur le capital, et avec transparence et publicité.

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