Lycée Chérioux, Vitry-sur-Seine : Des lycéens étrangers sauvés de l'expulsion28/11/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/11/une2365.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Lycée Chérioux, Vitry-sur-Seine : Des lycéens étrangers sauvés de l'expulsion

Vendredi 25 novembre, au lycée Chérioux, c'était l'effervescence. Depuis quelques jours déjà, une pétition circulait parmi les élèves et le personnel pour demander la régularisation de deux jeunes élèves ivoiriens. Ces deux frères avaient déjà reçu l'ordre de quitter le territoire français, ordre dépassé pour l'un d'eux, ce qui signifie qu'il pouvait être arrêté et expulsé à tout moment.

L'urgence de la situation a poussé un petit groupe d'élèves à accélérer le mouvement. S'inspirant des mobilisations des lycéens pour Leonarda, ils ont organisé un blocage dès l'aube, informant les autres élèves de la situation de leurs camarades et les convoquant à une assemblée générale. À 10 h, l'amphithéâtre était comble : plus de 200 élèves et adultes s'y entassaient et décidaient de se rendre tous ensemble à la préfecture de Créteil pour obtenir des papiers pour leurs camarades.

Bien des jeunes venaient de découvrir les situations dramatiques dans lesquelles se débattent certains élèves, en écoutant leurs camarades expliquer que les deux demi-frères, arrivés de Côte d'Ivoire après le décès de leurs mères respectives afin de rejoindre leur père, étaient sur le point d'être renvoyés là-bas. Autrement dit, livrés à eux-mêmes !

L'indignation s'est répandue, un communiqué a été envoyé à la presse, des tracts distribués dans les bâtiments, le parc, la cantine. À 15 h devant la préfecture, environ 200 personnes sont venues soutenir la délégation reçue par le sous-préfet. Il ne fallut pas attendre longtemps pour qu'elle ressorte et annonce que deux titres de séjour « vie privée et familiale » venaient d'être signés sous ses yeux. Ce furent alors des cris de joie et beaucoup d'émotion, à commencer par les deux frères et leur père qui avaient rejoint le rassemblement.

La mobilisation peut donc payer, et c'est sans doute la crainte de nouvelles manifestations de la jeunesse, après celles réclamant le retour de Leonarda et de Khatchik, qui a décidé le préfet à céder si vite. C'est une expérience à ne pas oublier.

Partager