- Accueil
- Lutte ouvrière n°2365
- La réforme des retraites à l'Assemblée : C'est toute la loi qui est à rejeter
Leur société
La réforme des retraites à l'Assemblée : C'est toute la loi qui est à rejeter
Finalement, seuls les députés du Front de gauche ont refusé de voter le texte. Les autres députés se sont inclinés.
Mais pour faire passer la pilule, ou plutôt la couleuvre, Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales, a affirmé avoir « entendu les préoccupations » de ces députés contestataires. Elle avait annoncé la veille deux mesures de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2014 destinées à « apporter du pouvoir d'achat aux retraités modestes ».
Cela comporte, d'une part, l'aide à l'acquisition d'une complémentaire santé, qui bénéficie en principe aux personnes dont les ressources mensuelles sont comprises entre 770 et 967 euros. Elle serait revalorisée d'une cinquantaine d'euros pour les plus de 60 ans. Mais il faut savoir que 30 % seulement des personnes qui pourraient avoir droit à cette aide le savent, et donc en bénéficient.
D'autre part, la ministre a annoncé que le minimum vieillesse, de 787 euros mensuels, échapperait au report de six mois de la revalorisation, comme le demandaient les députés opposés à la mesure. C'est vraiment la moindre des choses. Ils demandaient aussi que les retraités vivant sous le seuil de pauvreté, soit 977 euros par mois, y échappent. Mais il faut croire que ces retraités-là ne sont pas assez pauvres aux yeux du gouvernement car, sur ce point, ces députés n'ont pas été entendus. Preuve en tout cas que le souci du pouvoir d'achat des retraités modestes n'empêche pas le gouvernement de dormir.
Il a le culot de présenter aujourd'hui comme un cadeau le fait d'exonérer les retraités les plus pauvres d'une mesure qu'il avait prévue et qui les appauvrirait encore. Cela pour permettre à des députés voulant se donner un visage de gauche de sauver la face, et pour faire passer une réforme qui, dans les faits, sous prétexte de « sauver les régimes de retraites », veut prendre dans la poche des retraités et des travailleurs, y compris des pauvres, mais exonère le patronat.
C'est toute la réforme des retraites de Hollande-Ayrault qui est à rejeter, et c'est au patronat de payer.