États-Unis : Réforme de l'assurance santé, le chaos administratif de l'Obamacare28/11/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/11/une2365.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : Réforme de l'assurance santé, le chaos administratif de l'Obamacare

Deux mois après sa mise en oeuvre, la grande réforme d'Obama sur l'assurance santé est un véritable fiasco politique et surtout une vraie galère pour des dizaines de millions de personnes à travers tout le pays.

Selon la loi qu'Obama a fait adopter, les dizaines de millions de personnes qui n'ont pas de couverture médicale doivent en acheter une, en passant par une bourse d'assureurs privés, d'ici le 31 mars 2014, sous peine d'amende. L'État fédéral a mis en place, sur Internet, une telle bourse d'assureurs privés qui couvre les 36 États qui ont refusé de mettre en place leur propre bourse aux assurances. Le résultat a été un bug informatique géant et durable. Seules quelques dizaines de milliers de personnes ont jusqu'à présent réussi à s'assurer.

En effet, dans cette bourse fédérale, quelque 150 compagnies d'assurances ayant leur propre site se disputent les clients sur le web en calculant pour chaque postulant le montant de sa prime après avoir vérifié à travers toute une série d'autres sites gouvernementaux les données personnelles du client et ses droits à un subside fédéral. Des millions de personnes qui ont cherché à acheter une assurance à travers le site gouvernemental se sont ainsi trouvées prises dans une toile d'araignée géante dont elles n'ont pu se dépêtrer.

Pendant ce temps, des millions d'assurés recevaient une lettre de leur compagnie d'assurance leur signifiant que leur assurance médicale allait être résiliée d'office pour cause de non-conformité avec la nouvelle loi ! Les assureurs en profitaient pour se débarrasser de clients pas assez profitables et pour les obliger à contracter une assurance médicale plus coûteuse en passant par ces fameuses bourses. Le mécontentement est devenu tel qu'Obama a annoncé le 14 novembre que les assureurs étaient autorisés à reconduire pour un an les contrats non conformes. Mais comme il « autorise » sans obliger quiconque, au moins cinq États ont déjà interdit aux assureurs de reconduire de tels contrats et un certain nombre de compagnies d'assurances s'y refusent aussi.

Des millions de personnes se retrouveront donc sans couverture médicale et vont être obligées d'en passer elles aussi par les bourses aux assurances pour en contracter une, qui leur coûtera beaucoup plus cher que celle qu'elles avaient auparavant. L'une des premières préoccupations des assureurs est d'obliger les jeunes en bonne santé à en passer par ces bourses en achetant une assurance chère, pour équilibrer le système. D'ores et déjà les compagnies se proposent d'augmenter les primes d'assurance l'an prochain, car trop peu de nouvelles personnes ont souscrit au nouveau système.

En mettant en place un système reposant entièrement sur les compagnies d'assurances privées, ce sont les profits des assureurs qu'Obama a voulu soigner, mais certainement pas les dizaines de millions d'Américains qui n'ont pas de couverture médicale ou qui en ont une insuffisante. Au lieu d'une réforme du système, c'est la perpétuation d'un système dont le fonctionnement complexe et opaque coûte très cher à la population, qui profite d'abord aux industriels de la santé comme aux assureurs privés et qui ne permet toujours pas à une majorité de la population de se soigner dans de bonnes conditions.

La prétendue réforme se transforme en scandale de grande ampleur, qu'Obama et les Démocrates craignent de payer cher dans un an, lors des élections de novembre 2014. Au point que nombre de politiciens démocrates prennent, un peu tard, leurs distances avec l'Obamacare.

Dans le pays le plus riche du monde, c'est la volonté de servir la classe capitaliste qui rend les gouvernements incapables d'assurer une couverture médicale décente à la population !

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