Daïkin Chemicals, Pierre-Bénite (Rhône) : première grève : la direction recule28/11/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/11/une2365.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Daïkin Chemicals, Pierre-Bénite (Rhône) : première grève : la direction recule

Daïkin Chemicals est une filiale du groupe japonais Daïkin Industries. Créé en 1924, numéro deux mondial de la climatisation avec 41 500 salariés, Daïkin rachète régulièrement des entreprises du secteur. À l'été 2012, le groupe a ainsi déboursé 3,7 milliards de dollars pour acheter un concurrent américain. Depuis quelques années, Daïkin possède un atelier de production de produits fluorés à l'intérieur même du site Arkema de Pierre-Bénite, une vaste usine qui a été découpée en plusieurs morceaux.

À l'atelier Daïkin, les conditions de travail sont particulièrement exécrables : les équipes travaillent avec un rythme en 6x8, qui est épuisant. Le manque de personnel empêche de prendre ses repos. Mais le ras-le-bol a éclaté : commencée le 18 novembre par les agents de maîtrise postés, une grève a paralysé la production pendant six jours. Les grévistes ont aussi exigé des augmentations des salaires, qui sont très bas comparés aux autres entreprises de la chimie. « Nous sommes les parents pauvres de la chimie, voire les smicards », expliquait ainsi l'un des grévistes.

Après avoir envoyé un huissier et fait la sourde oreille plusieurs jours, la direction a cédé, notamment une augmentation de prime qui permet d'avoir 100 euros de plus par mois, ainsi que sur une renégociation des salaires. La direction a concédé un nouveau rythme de travail, en 5x8, moins fatiguant et inspiré de ce que des travailleurs d'autres usines locales de la chimie ont obtenu. Bien des travailleurs de ces usines chimiques passent en effet d'un site à un autre, de CDD en intérim, et ils connaissent les conditions de travail dans des groupes comme Solvay ou Arkema, où il y a encore des traditions de lutte collective.

Le sort de tous les travailleurs est lié : lorsque les conditions de travail se dégradent dans une entreprise, c'est mauvais pour tous. Mais l'inverse est aussi vrai. Les travailleurs de Daïkin se sont fait respecter, et sont prêts à repartir dans la lutte si la direction revient sur ses engagements.

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