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Continental : Pour faire respecter l'accord, manifestation réussie à Paris
Cette marche en direction du ministère de la Justice, du Travail et de Matignon avait été décidée par le comité de lutte. On compte aujourd'hui 500 ex-salariés de Continental inscrits à Pôle emploi, dont une partie sont déjà en fin de droits, avec, au mieux, l'allocation de solidarité à quelque 500 euros par mois. Et 300 ex-salariés de Continental se retrouveront dans cette situation en avril 2014 si rien ne bouge.
Ce qui ajoute à l'insupportable est que Continental et l'État ont signé en 2009-2011, sous le gouvernement de droite, puis en 2012 sous l'actuel gouvernement, des accords rappelant l'obligation de Continental de reclasser l'ensemble des salariés licenciés. Continental a vu ses licenciements et ses méthodes condamnés en 2013 par tous les tribunaux, jusqu'à la Cour de cassation, mais le trust n'en a cure, conforté jusqu'ici par la mansuétude complice de l'État.
Le président du directoire de Continental s'est félicité que depuis décembre 2008, ce qui inclut la période des licenciements organisés en 2009 dans quatre usines, le groupe a connu une hausse continue de ses profits, pour atteindre des sommets aujourd'hui. Le tout est salué par la Bourse de Francfort où le cours de l'action a bondi de 1 500 % depuis cette date.
Divers partis et élus ont apporté leur soutien à cette manifestation : des élus PS, Lutte Ouvrière, le Front de gauche, le NPA, les Verts... À Compiègne, la sénatrice PS de l'Oise Laurence Rossignol, qui a facilité le rendez-vous avec les ministères (le président du conseil régional avait lui permis le voyage en train), a pris la parole pour expliquer le sens de son soutien. À Paris, c'est à l'issue de cette manifestation dynamique, à deux pas du ministère de la Justice, que les autres partis se sont exprimés, et parmi eux Jean-Pierre Mercier, militant à PSA Aulnay et porte-parole de Lutte Ouvrière.
Les représentants du ministère de la Justice et du Travail ont reçu conjointement une délégation, et celle-ci a demandé aux représentants du gouvernement, s'ils ne choisissaient pas comme ils l'affirmaient le camp de Continental, d'en faire la démonstration par les actes. Il reviendrait à la ministre de la Justice de condamner la violation des droits des salariés de Continental et au ministère du Travail de faire respecter l'accord dont il était lui-même signataire. Une réponse complète dans un délai maximum de vingt jours a été promise.
Chacun verra et jugera. En tout cas, quoi qu'il en soit, les travailleurs sont repartis confortés dans leur choix de rester mobilisés. La principale réussite de cette journée est qu'ils le soient restés, malgré tout le temps écoulé. Et c'est nécessaire, car le combat continue.