Centrafrique : Non à l'intervention militaire française !28/11/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/11/une2365.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Centrafrique : Non à l'intervention militaire française !

Une intervention militaire française en Centrafrique est proche. Les Nations unies discutent de la transformation des troupes d'Afrique centrale présentes sur place en contingent de l'ONU. Cependant, même si François Hollande déclare qu'il s'agit « d'accompagner les Africains pour qu'ils assurent leur propre sécurité », il est clair que l'armée française sera l'élément décisif du dispositif, comme elle l'a été au Mali.

Les 410 militaires français présents à Bangui, la capitale, vont voir leur nombre passer à plus d'un millier. Ils ne se contenteront plus de garder le contrôle de l'aéroport, comme ils l'ont fait depuis le début de la crise, mais participeront aux combats en première ligne ou resteront en retrait derrière les troupes africaines, suivant l'évolution de la situation.

Le chaos règne dans tout le pays depuis qu'en mars dernier l'ancien président Bozizé a été renversé par les groupes armés de la Séléka. Ce régime corrompu et haï de la population s'est alors effondré sans résistance. Mais à peine les troupes de la Séléka étaient-elles entrées dans Bangui, mettant la ville au pillage, que cette alliance disparate a éclaté. Les chefs de guerre, les miliciens venus des pays voisins, les politiciens las d'être écartés du pouvoir s'abattirent sur la population, à la tête d'autant de bandes armées. L'État, qui sous Bozizé existait déjà bien peu en dehors de Bangui, se délita complètement. Les exactions des groupes armés issus de la Séléka suscitèrent à leur tour la création de milices d'autodéfense aux méthodes tout aussi expéditives, les anti-balaka (anti-machettes) qui s'en prirent aux populations suspectées de soutenir la Séléka.

C'est cette situation de violence généralisée que le gouvernement français qualifie de « prégénocidaire ». Le terme est employé pour justifier l'intervention militaire, en faisant le rapprochement avec le génocide qui eut lieu au Rwanda en 1994. C'est passer sous silence le fait que le génocide perpétré par le gouvernement rwandais eut lieu avec la complicité de l'armée française. Les intérêts de l'impérialisme français impliquaient alors de soutenir un régime qui massacra près d'un million d'hommes, de femmes et d'enfants. Cela rappelle qu'en la matière les préoccupations humanitaires affichées servent de paravent à des intérêts beaucoup plus matériels.

La politique de François Hollande et de son gouvernement est déterminée par les intérêts de l'impérialisme français, comme celle de tous les gouvernements précédents de droite ou de gauche. La Centrafrique n'est certes pas le pays le plus intéressant pour les trusts français, même si elle possède des richesses minérales, diamants et uranium notamment, qui échappent pour l'instant aux grandes sociétés vu le climat d'insécurité. Mais les anciennes colonies françaises d'Afrique subsaharienne forment un ensemble de pays où les trusts français bénéficient d'une place privilégiée par rapport à leurs concurrents. À charge pour l'État français d'assurer la stabilité de toute cette chasse gardée.

C'est cela que défend l'armée française en Centrafrique, comme au Mali. En envoyant ses soldats à Bangui, Hollande protégera la mainmise de Total sur le pétrole du Congo et du Gabon, d'Areva sur l'uranium du Niger ou de Bolloré sur les ports et les transports de toutes les anciennes colonies. Et cela pour le plus grand malheur des populations africaines, auxquelles le gouvernement socialiste actuel continue d'imposer, outre le pillage de ses richesses, des dirigeants corrompus qui servent les trusts français et se servent eux-mêmes au passage.

C'est pourquoi, en Centrafrique comme sur tout le continent, il faut dire : « Troupes françaises, hors d'Afrique ».

Partager