- Accueil
- Lutte ouvrière n°2365
- Afghanistan : Retour de la lapidation
Dans le monde
Afghanistan : Retour de la lapidation
Dans un communiqué publié lundi 25 novembre, l'organisation Human Rights Watch a dénoncé le projet du gouvernement afghan de réintroduire la lapidation pour punir l'adultère. D'après les documents auxquels elle a eu accès, une clause prévoirait la lapidation « à mort si les personnes adultères sont mariées », lapidation qui se déroulerait en public. « Si les personnes ne sont pas mariées », la proposition prévoit à la place de leur administrer « 100 coups de fouet ».
Un responsable du ministre de la Justice afghan a d'ailleurs confirmé l'information, précisant que « le ministère, ainsi que d'autres institutions judiciaires afghanes, travaillent sur une loi pour sanctionner l'adultère, le vol et la consommation d'alcool, en accord avec la charia, la loi islamique ». L'ONU et les États-Unis, informés de ce projet, n'auraient exprimé aucun commentaire jusque-là.
La lapidation pour adultère avait été appliquée sous le régime des Talibans, ces intégristes islamistes au pouvoir en Afghanistan entre 1996 et 2001, et des femmes ont été victimes de cette mesure barbare.
Après leur intervention militaire en 2001 pour renverser les Talibans, les dirigeants des puissances impérialistes avaient justifié le maintien de leur présence par la nécessité de mettre en place un régime démocratique respectant en particulier le droit des femmes.
On voit ce qu'il en est douze ans après : le régime mis en place par les États-Unis, sous la direction d'Hamid Karzaï, est tout aussi réactionnaire que les Talibans, avec lesquels il est d'ailleurs à la recherche d'un accord.
Mais entre-temps, la population afghane a subi l'occupation militaire des grandes puissances, les bombardements et les destructions provoquées par la guerre. Et au lieu de servir à développer le pays, des dizaines de milliards de dollars ont été dépensés par les puissances occidentales en matériel militaire et pour acheter l'alliance de potentats locaux, à commencer par le chef de l'État actuel.
La barbarie que subit la population afghane est aussi celle de l'impérialisme.