Tilly-Sabco, Guerlesquin (Finistère) : Les licencieurs ne peuvent pas être les sauveurs13/11/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/11/une2363.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Tilly-Sabco, Guerlesquin (Finistère) : Les licencieurs ne peuvent pas être les sauveurs

À Guerlesquin, commune où est implantée l'usine Tilly-Sabco, une grande banderole a été apposée au fronton de la mairie pour la sauvegarde des emplois.

Le maire a pris l'initiative de mettre en place un comité pour « défendre les salariés ». Il l'a fait d'emblée en collaboration avec les responsables de l'entreprise, c'est-à-dire avec ceux-là mêmes qui menacent d'arrêter la production en janvier si, d'ici là, le gouvernement n'obtient pas le rétablissement des restitutions à l'exportation. Ensemble, ils en appellent au ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll. C'était l'objectif qu'ils avaient fixé au blocage de la sous-préfecture de Morlaix.

Lors de cette action, les salariés ont montré leur détermination. Ils ont cependant exprimé une méfiance, plus que légitime, qu'encore une fois on les mène en bateau.

Le directeur de l'usine, le maire, le président de Morlaix communauté, le sénateur-maire de Lanmeur, tous veulent convaincre le ministre de l'Agriculture de soutenir la filière avicole. Morlaix communauté a décidé d'apporter un soutien financier à l'entreprise. Et les salariés sont invités à s'en remettre à ceux qui prétendent les défendre. Bref, on leur propose l'union sacrée derrière le patron.

Du côté de la gauche, même celle qui se veut critique envers le gouvernement, c'est la complicité. Vendredi, après que les travailleurs ont suspendu leur grève, une réunion s'est tenue avec le maire, en présence de représentants du PC. C'est à « l'ensemble des partenaires de Tilly-Sabco » que Patrick Le Hyaric, député européen du PC, et Gérard Lahellec, vice-président PC du conseil régional, en charge des transports, ont tenu à apporter leur soutien. Avec de tels discours, il est possible que les patrons de tout ordre soient servis, mais sûrement pas les travailleurs.

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