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Leur société
Pacte d'avenir pour la Bretagne : Pour satisfaire les patrons
Autour de ce tapis vert, les représentants du patronat sont en bonne place, attentifs à obtenir de nouvelles aides. Les politiciens locaux s'y affairent aussi, pour que de nouvelles enveloppes soient distribuées. Les capitalistes n'ont qu'à tendre la main.
Ils n'ont d'ailleurs pas eu trop à attendre. Dès le vendredi 7 novembre, en rencontrant les uns et les autres, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a promis un « rebond », tablant sur un nouveau modèle « agroécologique » qui viendrait compenser la fin des aides à l'exportation. Et alors que 15 millions d'euros étaient déjà débloqués en urgence pour les entreprises agroalimentaires, Le Foll a annoncé que, dans le cadre de la future Politique agricole commune (PAC), il y aurait un doublement de l'enveloppe consacrée à la Bretagne, qui passerait de 175 à 368 millions d'euros. Et, pour l'ensemble de l'économie bretonne, plus d'un milliard d'euros serait débloqué.
Du côté des syndicats, la CGT s'est empressée de prendre part à la discussion de ce pacte. Elle qui, avec la FSU, Solidaires et le Front de gauche, avait organisé le 2 novembre la manifestation de Carhaix pour se démarquer de celle de Quimper et dénoncer la main du patronat et les manoeuvres de la droite, a abandonné ses réserves. Tout comme la CFDT, elle affirme vouloir être partie prenante des réunions prévues. L'écotaxe mise à part, le Pacte d'avenir pour la Bretagne est pourtant de la même eau que ce que préconisent les porte-parole des « bonnets rouges », du maire régionaliste de Carhaix, Christian Troadec, aux représentants de la FDSEA et des petites entreprises. Il n'y a eu que FO pour claquer la porte en disant : « Aujourd'hui, on veut des réponses et pas des réunions qui ne tiennent pas debout. »
Pour les travailleurs menacés de licenciements, rien ne sortira de bon de ce Pacte d'avenir pour la Bretagne. Le grand patronat empochera tout ce qu'il peut et pourra continuer à agir comme bon lui semble envers les salariés. Le sort des travailleurs ne dépend nullement de ces marchandages. Ils doivent continuer à ne compter que sur leurs luttes.
Les syndicats devraient appeler, dans les semaines à venir, à des manifestations départementales en Bretagne pour la « sécurisation de l'emploi ». Il faut que les travailleurs s'y fassent entendre, en exigeant l'interdiction des licenciements et la répartition du travail entre tous.