Pacte d'avenir pour la Bretagne : Pour satisfaire les patrons13/11/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/11/une2363.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Pacte d'avenir pour la Bretagne : Pour satisfaire les patrons

Après la manifestation du 2 novembre à Quimper, le gouvernement s'est empressé de réunir à Rennes les « acteurs politiques, économiques et sociaux ». Il s'agissait de désamorcer le mouvement de colère en discutant d'un Pacte d'avenir pour la Bretagne. Pendant un mois, on va se concerter pour, nous dit-on, endiguer « l'avalanche des plans sociaux ».

Autour de ce tapis vert, les représentants du patronat sont en bonne place, attentifs à obtenir de nouvelles aides. Les politiciens locaux s'y affairent aussi, pour que de nouvelles enveloppes soient distribuées. Les capitalistes n'ont qu'à tendre la main.

Ils n'ont d'ailleurs pas eu trop à attendre. Dès le vendredi 7 novembre, en rencontrant les uns et les autres, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a promis un « rebond », tablant sur un nouveau modèle « agroécologique » qui viendrait compenser la fin des aides à l'exportation. Et alors que 15 millions d'euros étaient déjà débloqués en urgence pour les entreprises agroalimentaires, Le Foll a annoncé que, dans le cadre de la future Politique agricole commune (PAC), il y aurait un doublement de l'enveloppe consacrée à la Bretagne, qui passerait de 175 à 368 millions d'euros. Et, pour l'ensemble de l'économie bretonne, plus d'un milliard d'euros serait débloqué.

Du côté des syndicats, la CGT s'est empressée de prendre part à la discussion de ce pacte. Elle qui, avec la FSU, Solidaires et le Front de gauche, avait organisé le 2 novembre la manifestation de Carhaix pour se démarquer de celle de Quimper et dénoncer la main du patronat et les manoeuvres de la droite, a abandonné ses réserves. Tout comme la CFDT, elle affirme vouloir être partie prenante des réunions prévues. L'écotaxe mise à part, le Pacte d'avenir pour la Bretagne est pourtant de la même eau que ce que préconisent les porte-parole des « bonnets rouges », du maire régionaliste de Carhaix, Christian Troadec, aux représentants de la FDSEA et des petites entreprises. Il n'y a eu que FO pour claquer la porte en disant : « Aujourd'hui, on veut des réponses et pas des réunions qui ne tiennent pas debout. »

Pour les travailleurs menacés de licenciements, rien ne sortira de bon de ce Pacte d'avenir pour la Bretagne. Le grand patronat empochera tout ce qu'il peut et pourra continuer à agir comme bon lui semble envers les salariés. Le sort des travailleurs ne dépend nullement de ces marchandages. Ils doivent continuer à ne compter que sur leurs luttes.

Les syndicats devraient appeler, dans les semaines à venir, à des manifestations départementales en Bretagne pour la « sécurisation de l'emploi ». Il faut que les travailleurs s'y fassent entendre, en exigeant l'interdiction des licenciements et la répartition du travail entre tous.

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