La Barre Thomas, Rennes : Un camouflet pour la direction13/11/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/11/une2363.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Barre Thomas, Rennes : Un camouflet pour la direction

La Barre Thomas, située à Rennes, est une usine de mille salariés qui produit des pièces caoutchouc et plastique pour l'automobile, essentiellement pour PSA.

Ancienne propriété de Citroën, puis de PSA, elle a été cédée à partir des années 2000 à différents groupes. Le dernier en date, Cooper Standard France, possède aussi une usine à Vitré, près de Rennes, une à Lillebonne en Normandie et une autre en Pologne.

Sous prétexte de difficultés financières, Cooper a décidé de fermer en 2015 son usine de Vitré (700 salariés) et de vendre le terrain de la Barre Thomas. Il deviendrait alors locataire d'une nouvelle usine à Domagné, près de Vitré, où seraient regroupés les salariés actuels de Vitré et une partie de ceux de Rennes. L'autre partie resterait sur le site de Rennes, dans des bâtiments aussi en location.

Au passage, Cooper toucherait 3 millions d'euros de l'État et 3,2 millions de subventions européennes. Dans cette opération, le groupe va supprimer au moins cent emplois et voudrait mettre en place un plan de compétitivité, synonyme de dégradation des conditions de travail des salariés.

Des syndicats de la Barre Thomas, avec l'accord de la direction, ont alors décidé d'organiser un référendum le 22 octobre dernier pour demander l'avis des salariés sur ce projet concernant l'avenir de l'usine. Les jours précédant le vote, la direction et ses soutiens ont circulé dans les bureaux et les ateliers pour dire qu'il fallait voter pour, sinon cela serait la fermeture pure et simple et la délocalisation en Pologne. Mauvais calcul car, malgré les pressions et les incitations à bien voter, c'est le contre qui l'a emporté avec 53 %. Chez les ouvriers, le contre est même monté à 66 % !

C'est donc un désaveu pour la direction, qui espérait à travers ce référendum être confortée dans ses décisions. Depuis, elle fait comme si le vote n'avait jamais eu lieu et confirme ses projets pour 2015. Elle déclare la main sur le coeur, relayée à l'unisson par le maire socialiste de Rennes et le maire de droite de Vitré, qu'elle « sauve » l'emploi en Bretagne en... évitant la délocalisation en Pologne !

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