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Dans les entreprises
Eurocopter Marignane : Qui abuse qui ?
Selon Jean-Marc Ayrault en visite à Marseille, le chômage serait dû en partie au moins au manque de formation. Il déclarait au journal La Provence du vendredi 8 novembre : « Une grande entreprise comme Eurocopter, me dit-on, a des emplois à proposer, mais a du mal à trouver de la main-d'oeuvre, parce qu'il n'existe pas suffisamment de formations adaptées. »
Pourtant ce ne sont pas les candidats compétents qui manquent. Dans cette usine, près d'un millier d'intérimaires sont employés en permanence. Certains enchaînent leur troisième, voire leur quatrième mission de 18 mois, séparées par une mise au chômage de six mois pour respecter la loi (la période de carence). Ils sont dans tous les secteurs, des chaînes de montage aux machines-outils en passant par l'informatique, certains font fonction de chef d'équipe, d'autres sont au contrôle des pièces. Leur compétence est reconnue puisqu'ils sont systématiquement réembauchés après leurs six mois de carence. Mieux, dans la plupart des secteurs, les intérimaires en fin de contrat forment leurs remplaçants, intérimaires comme eux.
Formés, ces intérimaires le sont, mais de vraies embauches, il n'y en a pas. La direction de cette entreprise florissante a en effet décidé le gel des embauches, ce qui ne l'empêche pas d'utiliser un millier d'intérimaires.
Quand le Premier ministre dit à propos de cette entreprise : « Il y a des emplois mais on ne trouve pas de main-d'oeuvre », on peut se demander qui lui a soufflé une telle absurdité, le préfet, ou le responsable d'Eurocopter ? Peut-être s'accordent-ils tous pour déployer un rideau de fumée en se moquant bien des problèmes des travailleurs, du chômage, de l'instabilité des missions d'intérim, de l'attente du renouvellement des missions.