Ces milliards devraient permettre aux trains de traverser la gare Saint-Charles. Ils serviraient aussi à prolonger le métro jusqu'à l'hôpital Nord, situé en direction d'Aix-en-Provence. Quant au tramway, il irait jusqu'à L'Estaque, à la limite de Marseille au nord, le long de la mer. De quoi faire rêver en effet, car les transports en commun actuels sont assurés essentiellement par des bus, complétés par deux lignes de métro et deux lignes de tramway, ce qui est très insuffisant pour les quelque 900 000 habitants de Marseille. Les trajets en transports en commun étant deux à trois fois plus longs qu'en voiture, on comprend pourquoi Marseille vient d'être classée ville la plus embouteillée de France.

Les transports en commun sont tout autant insuffisants pour aller d'une ville du département à une autre, comme pour circuler dans la région au point que ce manque criant de transports pose problème pour aller travailler, trouver un travail, étudier, ou se soigner.

Si le poste transport est l'essentiel du budget promis par Ayrault, d'autres mesures ont été annoncées concernant le port et les quartiers. Mais là, les annonces se sont faites moins ambitieuses. La cité de La Castellane, par exemple, se voit promettre cinq millions d'euros de rénovation et rien n'est proposé pour les nombreuses autres grandes cités de la ville. La question centrale de l'emploi est tout aussi délaissée, puisque seulement 2 000 emplois d'avenir ont été promis : pas de quoi résorber un chômage qui touche jusqu'à 48 % dans les cités.

Enfin, ces trois milliards sont prévus pour des projets sur quinze ans, et bien de l'eau va couler sous les ponts d'ici là. Ils doivent par ailleurs être assortis de financements des collectivités locales qui sont loin d'être garantis.

Il y aura donc loin des promesses aux actes. Mais qu'importe, les promesses peuvent toujours servir à faciliter la propagande électorale du candidat socialiste. C'était sans doute là l'objectif de cette visite.