Aide médicale d'État : Les réactionnaires en campagne13/11/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/11/une2363.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Aide médicale d'État : Les réactionnaires en campagne

À l'occasion de la parution d'un rapport rédigé par la droite parisienne sur la croissance des dépenses consacrées à l'aide médicale d'État (AME), l'UMP se lance dans une nouvelle campagne à relents xénophobes.

Cette aide avait été mise en place en 1999, pour permettre à ceux qui n'avaient même pas accès à la CMU d'avoir une réelle couverture maladie. Elle bénéficie essentiellement aux étrangers sans papiers venus de pays hors Union européenne, et dorénavant à de nombreux travailleurs venus d'Espagne ou d'Italie chercher un peu de travail de ce côté-ci de la frontière. Sans supprimer l'AME, Sarkozy avait instauré en 2011 une franchise de 30 euros, annulée par l'actuel gouvernement. À cette somme s'ajoutaient des démarches administratives longues et compliquées. Mais depuis un an la droite a repris à son compte une des vieilles revendications du Front national : la suppression de l'AME, en tout cas sa réduction aux situations d'urgence. Aux dires du rapport, l'AME concernait au premier trimestre 2013 plus de 305 000 bénéficiaires, dont plus de la moitié en Île-de-France.

Derrière les discours de soi-disant bon gestionnaire des deniers publics, la droite laisse entendre que les étrangers abuseraient des soins, et seraient ainsi responsables du « trou de la Sécu ». C'est d'autant plus scandaleux que les organisations humanitaires comme Médecins du monde voient aujourd'hui affluer dans leurs centres situés sur le territoire national de plus en plus de familles pauvres qui ne parviennent plus à se faire soigner : des hommes avec des pathologies aggravées faute d'avoir été prises en charge à temps, des enfants non vaccinés, des femmes enceintes vivant à la rue.

Une fois de plus, les réactionnaires de tout poil accusent les plus pauvres, et parmi eux les étrangers, d'être responsables de toutes les difficultés actuelles. Tout en défendant le droit universel à être soigné, Marisol Touraine, la ministre socialiste en charge de la Santé, donne quelque crédit à de tels discours en parlant de renforcer les contrôles. Et ce n'est pas seulement par souci d'économies que ces députés veulent priver une partie de la population des soins de base, mais pour grappiller quelques voix dans les milieux réactionnaires. Autant dire que, pour ces gens-là, la vie ne vaut rien.

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