En Espagne, jeudi 24 octobre, la journée de grève et de manifestations de l'éducation a été marquée par une ample mobilisation du personnel de ce secteur et de la jeunesse étudiante dans quelque 70 villes du pays. Cette journée d'action a rencontré un appui populaire.

L'une des mesures phares du projet vise à faire dépendre des résultats scolaires l'obtention d'une bourse universitaire. La même réforme prévoit aussi l'augmentation des droits d'accès aux universités. Autant dire que, si le mouvement n'oblige pas le gouvernement à reculer, de nombreux jeunes des classes populaires vont être privés du droit de poursuivre des études.

Dans cette période où le chômage frappe un jeune sur deux en Espagne, et au total près de 27 % de la population, cette réforme a des conséquences très graves. Elle prive de l'espoir de préparer leur avenir les centaines de milliers de jeunes à qui les parents ne peuvent pas financer des études. C'est pour cela que le mouvement a été largement suivi et a trouvé un vaste appui parmi les milieux populaires, où si souvent le chômage frappe un ou deux membres et où la solidarité entre générations est une condition pour survivre.

À Madrid, étudiants, parents et professeurs ont défilé derrière une banderole demandant l'abandon de cette réforme, l'arrêt des coupes dans les budgets et le maintien de l'ancien système d'attribution des bourses. Le slogan « Ouvriers et étudiants, unissez-vous et en avant » était largement repris.

À Valence, de nombreuses pancartes ironisaient : « Ce ne sont pas des coupes (dans les budgets), ce sont des exécutions. » Dans de nombreuses villes, des travailleurs, des chômeurs se joignaient aux manifestants. Ces manifestations ont visiblement inquiété le gouvernement, qui parle de revoir sa copie. Et l'ampleur du mouvement est un ferment pour l'avenir, dans cette période où les conditions de vie pour les classes populaires sont de plus en plus dures.