Contestation des rythmes scolaires : L'arbre ne doit pas cacher la forêt31/10/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/11/une2361.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Contestation des rythmes scolaires : L'arbre ne doit pas cacher la forêt

La réforme des rythmes scolaires cristallise autour d'elle le mécontentement des parents d'élèves, du personnel de l'Éducation nationale et des municipalités qui doivent faire face à une hausse de leurs charges. Décidée et appliquée à la va-vite, sans les moyens humains et financiers nécessaires pour l'accompagner, elle n'est effectivement pas satisfaisante. Mais elle ne doit pas faire oublier que c'est l'ensemble des conditions d'enseignement qui subit une dégradation constante, due en grande partie aux coupes qui ont été réalisées ces dernières années dans les effectifs.

Quatre jours, quatre jours et demi, cinq, ou plus ? La semaine de travail des enfants varie selon l'époque et le pays. Mais de toute façon, même pour des spécialistes de l'enfance, il n'est guère possible de définir un rythme idéal en faisant abstraction des conditions dans lesquelles se pratique l'enseignement. Et avant de proposer des réformes en trompe-l'oeil, il faudrait déjà commencer par donner les moyens humains et matériels nécessaires au meilleur des enseignements, là où se joue l'avenir des enfants.

Or, alors qu'il y a une poussée démographique au rythme de quelque 800 000 naissances par an, l'Éducation nationale a vu ses effectifs fondre sous les années Sarkozy, avec la suppression de 80 000 postes en cinq ans. Peillon, l'actuel ministre de l'Éducation nationale, s'était engagé à en recréer 10 000 à la dernière rentrée : il n'y en a eu que 7 500, dont moins de la moitié pour le primaire. Et ces créations ne correspondent pas toutes à des enseignants supplémentaires : un certain nombre concernent la titularisation de professeurs déjà en place ou la transformation de postes provisoires en postes définitifs. La conséquence en est une surcharge des classes et des locaux, surtout dans les zones populaires, ce qui contribue à l'énervement et la fatigue de tous, enseignants, élèves, personnel de surveillance et de cantine.

L'ensemble des syndicats enseignants du primaire appellent à une journée nationale de grève le jeudi 14 novembre contre les nouveaux rythmes scolaires. Cette journée de mobilisation est amplement justifiée. Mais pourquoi la limiter à la seule revendication des rythmes scolaires ? Ce serait chasser le leurre au lieu du gibier. Si les grévistes et les manifestants sont nombreux ce jour-là ou lors d'autres mouvements, le ministre peut toujours faire machine arrière sur quelques aspects de la réforme des rythmes scolaires, sans que cela mette un frein à la dégradation générale.

Il est indispensable de recruter tout le personnel manquant dans les écoles. La grève du 14 novembre dans le primaire doit être une première étape dans ce sens.

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