Sécurité sociale : Un projet de budget aux dépens des assurés02/10/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/10/une2357.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sécurité sociale : Un projet de budget aux dépens des assurés

Le 26 septembre, la ministre de la Santé et des Affaires sociales a présenté son projet de budget de la Sécurité sociale pour 2014. Le trou, a-t-elle annoncé, devrait baisser, pour se situer autour de 13 milliards d'euros à la fin de l'année prochaine, soit, a-t-elle ajouté, le niveau d'avant la crise de 2008. Et de se réjouir de cette « nouvelle étape du redressement des comptes sociaux ».

Mais sur le dos de qui ? Depuis des années, côté recettes, les cotisations sociales n'ont pas arrêté d'augmenter alors que, côté dépenses, les prestations n'ont pas cessé de diminuer. Ce sont les assurés sociaux, qu'ils soient actifs, chômeurs ou retraités, qui ont payé la note. Et cela va continuer pour parvenir au « redressement » prévu pour 2014.

Le gouvernement a programmé 4,2 milliards d'euros de recettes nouvelles, dont l'imposition de la part des complémentaires santé payées par l'employeur et la hausse des cotisations retraite. Il a également planifié 4,4 milliards d'économies, dont près des trois quarts pour l'assurance-maladie, à qui l'État reproche de représenter l'essentiel du trou de la Sécurité sociale (6,2 milliards prévus pour 2014).

On en arrive ainsi à la situation où, alors qu'on vit plus vieux et donc avec des pathologies plus nombreuses, plus longues et nécessitant plus de soins, le gouvernement décide de limiter à 2,4 % l'augmentation des dépenses de santé pour l'année prochaine. En clair, ce seront 2,9 milliards d'économies. Voilà qui fait dire à la ministre : « Nous réalisons des économies sans précédent sur les dépenses d'assurance-maladie. »

Une diminution des prix des médicaments est envisagée, pour 600 millions d'euros. Mais déjà les laboratoires font du chantage à l'emploi et il y a fort à parier que, dans la discussion qui s'ouvre, ils sauront se lamenter et pleurer pour limiter la baisse, ou la récupérer via d'autres avantages. Il est aussi prévu, pour 130 millions d'euros, une diminution des tarifs des radiologues et des biologistes libéraux, ce qui devrait vraisemblablement se traduire par la baisse... de la partie remboursée. Et puis, il est demandé aux hôpitaux de maîtriser leurs dépenses, de faire preuve « d'efficience » dans leurs achats et dans la prise en charge des patients et de réaliser ainsi 400 millions d'euros d'économies. Là, sans conteste, les malades et les soignants en feront les frais. Enfin, il est aussi question de réaliser des économies dans la gestion des organismes de Sécurité sociale et ce sont les emplois dans les caisses nationales d'assurance-maladie et d'assurance-vieillesse qui sont dans le collimateur.

Une fois de plus, sous prétexte d'équilibrer les comptes de la Sécurité sociale, le gouvernement s'apprête à réduire les possibilités d'accès aux soins des assurés sociaux, c'est-à-dire de ceux qui remplissent les caisses de la Sécurité sociale par leurs cotisations.

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