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- Lutte ouvrière n°2357
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Leur société
Sans-papiers : Un tribunal d'exception pour les sans-papiers... au sein de l'aéroport de Roissy
Ces deux annexes, qui devraient ouvrir leurs portes à la fin de l'année, sont destinées à juger les sans-papiers loin des regards et surtout loin des manifestations. L'une d'entre elles ouvrirait ses portes dans l'enceinte de la zone d'attente pour personnes en instance (la ZAPI), zone encerclée par des barbelés, où les ressortissants étrangers qui n'ont pas pu montrer un visa en règle sont détenus. L'an dernier, 8 500 ressortissants étrangers ont été retenus dans une ZAPI, dont 80 % à Roissy.
On voit le côté utilitaire d'une telle localisation. La police et la justice pourraient juger les ressortissants au pied de l'avion sans avoir besoin de les déplacer ! C'est ce que l'ancien gouvernement de Sarkozy avait organisé et c'est ce que les ministres actuels Valls et Taubira s'apprêtent à mettre en place.
L'autre annexe, qui juge chaque année 3 000 personnes, serait transférée dans l'enceinte même du centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot. Ainsi, une fois jugés, les sans-papiers pourront être placés immédiatement en centre de rétention et conduits tout aussi directement dans l'avion ! Cette annexe a la particularité d'être très peu accessible, ce qui provoque la colère d'Élise Vallois, avocate spécialisée dans le droit des étrangers : « Les droits de la défense ne sont pas respectés. Le tribunal est introuvable et les proches des détenus ne pourront pas venir apporter les pièces qui manquent. » Et combien de familles se perdront dans ce dédale qu'est l'aéroport ?
Les associations de défense des sans-papiers ainsi que le syndicat des avocats ne baissent pas les bras et appellent à un nouveau rassemblement le 30 septembre pour imposer que le gouvernement remballe son projet