La propagande anti-Roms de Valls : Un flot de mensonges et de démagogie02/10/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/10/une2357.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La propagande anti-Roms de Valls : Un flot de mensonges et de démagogie

Manuel Valls persiste et signe dans sa croisade contre les Roms. Il a déclaré sur BFM TV que « les évacuations [de bidonvilles] se poursuivront. Ces démantèlements sont un impératif, notamment pour lutter contre les phénomènes délinquants et mafieux, les trafics, l'exploitation de la misère qui s'y greffent ».

Fort du soutien d'une partie de sa majorité qui, de Vaillant, ancien ministre de l'Intérieur socialiste, à Gérard Collomb, maire de Lyon, ont signé une tribune pour abonder dans son sens, il continue à faire l'amalgame scélérat entre pauvreté et délinquance et à cautionner les préjugés racistes. Il prétend que les Roms ne peuvent pas s'intégrer en France, mais feint d'ignorer qu'une grande partie d'entre eux sont complètement intégrés, ont acquis pour certains la nationalité française et ce depuis bien longtemps.

Les Roms qui arrivent en France depuis environ vingt ans fuient maintenant les pays de l'Est européen, du fait de la situation économique mais aussi parce qu'ils connaissent une montée de l'extrême droite. Partout, en Roumanie, en Hongrie, en Serbie, la situation des Roms s'est détériorée avec la crise et ce sont ces gens poussés par la misère qui arrivent, démunis de tout. Leur nombre en France est pourtant faible par rapport aux autres pays européens. Le pays compterait 394 campements totalisant environ 17 000 personnes, dont 4 300 enfants.

C'est surtout l'accueil qui leur est réservé qui les empêche de s'intégrer véritablement, tout d'abord en se trouvant un travail. Comme tous les ressortissants roumains ou bulgares, les Roms ne peuvent avoir accès qu'à 291 métiers bien spécifiques, et il faut encore que le patron acquitte une taxe de plus de 800 euros pour pouvoir les embaucher. C'est un frein indiscutable, mais cela l'est encore plus lorsque le ressortissant ne peut pas produire d'adresse. Cette loi particulière devrait prendre fin en 2014, mais l'aggravation du chômage ne permettra guère aux Roms d'en bénéficier. Or, disposer d'un travail régulier, et donc d'un salaire, constitue un élément décisif pour l'intégration.

La situation des Roms n'a donc cessé de se dégrader et l'arrivée de la gauche au pouvoir n'a rien changé. D'après Amnesty International, durant le premier semestre 2013, 10 000 personnes ont été évacuées de leurs campements de fortune. Il n'est pas rare que, dans une même année, des familles soient expulsées plusieurs fois. Dans ces conditions, il n'est pas étonnant que deux tiers des enfants ne soient pas scolarisés et que ceux qui le sont subissent de fréquentes interruptions. Comment s'intégrer dans ces conditions ?

Manuel Valls n'ignore rien de tout cela, mais estime plus profitable de cultiver des préjugés crasseux, quitte à apporter ainsi sa pierre à la consolidation de l'extrême droite.

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