Hollande de retour à Florange : Les emplois, eux, ont disparu02/10/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/10/une2357.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Hollande de retour à Florange : Les emplois, eux, ont disparu

Le 26 septembre, Hollande s'est rendu à Florange, comme il l'avait promis lors de sa campagne électorale. Mais c'est bien la seule promesse aux sidérurgistes qu'il aura tenue !

Le président s'est flatté qu'il n'y ait eu « aucun plan social, pas de licenciement ». C'est sans compter les centaines de suppressions d'emplois (plus de 600) chez Arcelor et celles, encore plus nombreuses, chez les sous-traitants et les intérimaires. Des intérimaires qui ont parfois eu, avant d'être renvoyés à Pôle emploi, à former les travailleurs d'Arcelor venant des hauts-fourneaux dans les installations qui tournent encore.

Accueilli par des sifflets à l'entrée du site de Florange, Hollande a consacré beaucoup de temps à discuter avec des représentants syndicaux qui en sont sortis, sinon contents, du moins affirmant : « Il faut regarder vers l'avenir », « On ne peut pas dire qu'on n'a rien eu » ou encore « C'est pas du pourri. » Bref, chez les responsables syndicaux, l'heure n'était pas à la révolte contre Hollande qui pourtant, tout comme Sarkozy en son temps, a refusé de s'opposer aux choix des actionnaires d'ArcelorMittal.

Hollande, lui, a annoncé la création d'une « plate-forme publique de recherche sur la sidérurgie » dotée d'un budget de 20 à 50 millions, un centre traité d'Ovni dans la presse régionale, tant ce projet paraît fumeux.

En effet, à quelques kilomètres de Florange, à Maizières-lès-Metz, existe déjà un centre de recherche, ArcelorMittal Research, qui emploie plus de 500 personnes mais n'intéresse plus guère Mittal – en dehors des brevets sur lesquels il a fait main basse en rachetant Arcelor.

À quoi servira un nouveau centre de recherche ? Tout le monde l'ignore. La seule chose à peu près évidente, c'est que les millions annoncés iront sûrement dans les poches de Mittal ou d'autres. C'est comparable à la confirmation du projet LIS (Low Impact Steel) qui succède au projet Ulcos visant à produire de la fonte en dégageant moins de CO2. L'État va mettre 15 millions sur la table pour LIS... alors que les hauts-fourneaux ont fermé !

Après Florange, Hollande était attendu à la préfecture de Metz, dont tout le quartier a été bouclé quasiment toute la journée par gendarmes et policiers. Des enseignants ou des élèves étaient obligés de faire de gros détours pour se rendre au lycée, de même que les employés des administrations qui se rendaient à la cantine administrative ou encore des riverains qui devaient montrer patte blanche. On se serait cru revenu au temps de Sarkozy !

Partager