Guadeloupe : Mobilisation contre un nouveau procès colonial02/10/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/10/une2357.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Guadeloupe : Mobilisation contre un nouveau procès colonial

Jean et Martin Huyghues-Despointes, deux associés de la société Sofhyper, ont assigné le syndicat CGTG (CGT de Guadeloupe) et un délégué du personnel de l'hypermarché Carrefour Milénis, devant le tribunal de grande instance de Pointe-à-Pitre. Les Despointes accusent la CGTG de les avoir diffamés dans un tract distribué au centre commercial Milénis. Ce tract dénonçait les licenciements auxquels les Despointes veulent procéder. Il rappelait que la fortune de cette famille de « békés » – les descendants des planteurs esclavagistes des Antilles – s'est bâtie sur la traite négrière, l'économie de plantation et l'esclavage salarié. Aussi, écrivait la CGTG, quand bien même l'entreprise des Despointes serait en difficulté – ce qui est loin d'être avéré – , ils n'auraient qu'à prendre sur leur fortune personnelle pour y faire face.

Derrière les poursuites en diffamation, il s'agit pour les Despointes d'intimider la CGTG et ses militants. De tels procès sont chose courante aux Antilles françaises, notamment contre les militants syndicaux. En 2010, le riche béké martiniquais Jean-François Hayot avait ainsi attaqué la secrétaire générale de la CGTM, Ghislaine Joachim-Arnaud, pour « incitation à la haine raciale et provocation à la discrimination ». À la suite d'une mobilisation, elle avait été relaxée en 2012. La démarche de Despointes est similaire : il s'agit d'intimider la CGTG et ses militants. Comme l'écrivent nos camarades de l'organisation trotskyste antillaise Combat ouvrier (UCI) : « Avant, les maîtres blancs torturaient les esclaves révoltés ; ensuite ils faisaient tirer sur les travailleurs. Aujourd'hui ils font des procès. Mais c'est la même hargne, la même haine contre les pauvres qui les animent ! La même haine de classe ! »

Un rassemblement était organisé pour le procès, devant le tribunal de Pointe-à-Pitre jeudi 3 octobre à 14 h.

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