Groupe PSA, les annonces du PDG Varin : Des mensonges et des attaques02/10/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/10/une2357.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Groupe PSA, les annonces du PDG Varin : Des mensonges et des attaques

Mercredi 25 septembre, le PDG de PSA Philippe Varin a présenté les engagements du groupe en contrepartie des sacrifices exigés des travailleurs. Malgré les effets d'annonce, le résultat est clair : la direction de PSA s'engage à ne fermer aucune usine jusqu'en 2016 mais continuera à faire baisser les effectifs avec de nouveaux plans de départs volontaires ou des plans de licenciements. Et de toute façon cet engagement ne dit rien sur l'après-2016.

De plus, la non-fermeture n'exclut pas des « déménagements d'activités », ce qui revient au même en langage PSA, comme pour le centre de recherche de Meudon qui ne ferme pas officiellement mais où les 600 ingénieurs et techniciens doivent partir pour Vesoul ou Vélizy. Ensuite Philippe Varin précise que, si la production dans certaines usines de montage comme Poissy ou Mulhouse diminuait, des études seraient engagées automatiquement pour supprimer une ligne de production. Du côté des engagements de la direction, c'est donc un zéro pointé.

En revanche les attaques contre les travailleurs, elles, sont bien concrètes.

Pour ce qui est des salaires, ils seraient gelés pendant trois ans, en plus de l'être déjà en 2013, et les rémunérations diminuées avec la disparition de la prime d'ancienneté pour les nouveaux, la diminution de certaines primes, la baisse de la majoration des heures supplémentaires de 45 à 25 % et les samedis supplémentaires gratuits.

La direction veut imposer plus de flexibilité, géographique avec des mobilités forcées d'un site à l'autre, mais aussi sur les horaires. Elle veut instaurer un système de chômage sur une partie de la journée. En fonction des besoins du patron, les travailleurs pourraient venir pour 4 ou 6 heures par jour au lieu d'avoir une journée entière chômée et passée à la maison. À l'inverse, si la direction le juge utile, elle veut pouvoir aussi introduire « l'overtime », c'est-à-dire la possibilité d'allonger la journée de travail de 10 à 20 minutes, en l'annonçant aux ouvriers concernés deux heures avant la fin de l'équipe. Ainsi les travailleurs ne sauraient plus avec certitude à quelle heure ils arrêtent le travail et se retrouveraient à la merci de la volonté de la direction. Enfin celle-ci voudrait réduire les congés d'été à trois semaines et imposer de prendre la quatrième semaine fin octobre, une période creuse pour les ventes de voitures.

Tout cela représente un retour en arrière grave, dont le seul objectif est de réaliser 100 millions d'économies par an pour engraisser la famille Peugeot et les autres actionnaires sous prétexte de recherche de compétitivité. Mais les travailleurs de PSA montrent à travers leur mobilisation qu'ils ne comptent pas laisser faire sans réagir. Un nouvel appel à débrayer était donc lancé par la CGT dans toutes les usines du groupe pour le jeudi 3 octobre.

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