Gare de triage de Drancy : Non aux wagons toxiques dans une zone urbanisée02/10/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/10/une2357.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Gare de triage de Drancy : Non aux wagons toxiques dans une zone urbanisée

La gare de triage de Drancy en Seine-Saint-Denis, une des trois plus grandes de France, voit passer chaque année près de 200 000 wagons dont 20 000 environ chargés de matières dangereuses. 70 % transportent des produits inflammables, 20 % des matières explosives, toxiques ou radioactives et 10 % du chlore et de l'ammoniac... Mais pour que les centaines de milliers de riverains de la gare et les voyageurs qui empruntent le RER B, dont les voies longent la gare, l'apprennent, il aura fallu attendre le rapport de la DRIEE (direction régionale et interdépartementale de l'environnement et de l'énergie) publié en mai 2011. Conformément à la loi, la DRIEE a défini la zone à risque – entre 250 m et 2,6 km – aux abords de la gare de triage où vivent près de 220 000 personnes à Drancy bien sûr, mais aussi au Bourget, à Dugny et au Blanc-Mesnil.

Devant l'inquiétude soulevée par ces révélations qui montraient qu'un accident ferroviaire dans cette gare pourrait avoir des conséquences aussi graves que l'accident de l'usine d'AZF en France ou celui plus récent au Québec de Lac-Mégantic, le propriétaire de la gare, Réseau ferré de France (RFF,) avait évoqué la possibilité de déplacer la gare tout en expliquant que les wagons restent au maximum 24 heures sur le site, comme si cela diminuait les risques... Mais aujourd'hui RFF juge que le déménagement n'est plus à l'ordre du jour car trop coûteux. Et il se réfugie derrière les procédures d'alerte définies par l'État en cas d'accident. Le problème c'est que ces procédures, personne n'en a connaissance, ni les communes ni les habitants !

Finalement la seule mesure concrète prise par l'État a été la décision prise en avril 2013 par le préfet de la Seine-Saint-Denis, d'interdire toute nouvelle construction dans un périmètre de 620 mètres autour de la gare, qui touche les communes de Drancy, du Bourget et du Blanc-Mesnil. L'objectif annoncé est d'empêcher que de nouveaux habitants s'installent mais pour les habitants actuels, le préfet ne prévoit rien... si ce n'est la diminution immédiate de la valeur de leur habitation, estimée à environ 20 % par les agences immobilières !

Pour manifester leur inquiétude de vivre dans une zone à risques et pour dénoncer les décisions des autorités, la population s'est mobilisée. Une association (Corigat) a été créée, une pétition demandant le déménagement de la gare a été largement signée, le 1er septembre une chaîne humaine s'est installée devant la gare de Drancy et le 5 octobre une manifestation est organisée à 11 h 30 devant la préfecture de Bobigny, réunissant des cortèges venant des villes de Drancy, Le Bourget et Le Blanc-Mesnil. Lutte Ouvrière s'associe à ces manifestations de protestation bien légitimes qui réclament que la sécurité des riverains et des voyageurs du RER B soit une véritable préoccupation.

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