États-Unis : « coupure » générale aux dépens de la population02/10/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/10/une2357.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : « coupure » générale aux dépens de la population

Le bras de fer parlementaire entre le Parti démocrate et le Parti républicain à propos du vote du budget 2014 a entraîné le blocage des finances de l'État américain et un shutdown (une coupure, en anglais) ponctuel de plusieurs organismes publics.

Les parcs nationaux, des musées, des institutions scientifiques comme la Nasa, ainsi que certains services de la justice ou des impôts se sont arrêtés mardi 1er octobre. Dans la santé, la campagne contre la grippe a été suspendue et certains hôpitaux dépendant des instituts nationaux ont refusé tout nouveau malade. Dans de grandes villes comme Washington, le ramassage des ordures a été interrompu. En tout, 800 000 employés fédéraux, c'est-à-dire fonctionnaires de l'État central, se sont retrouvés en congé sans solde, sans aucune garantie d'indemnité. Évidemment, Obama s'est assuré que l'armée et les services de sécurité seraient, eux, toujours payés. Il y a un peu moins de vingt ans, en 1995, une situation équivalente avait duré au total 21 jours.

Ce gel du budget de l'État est dû aux députés du Parti républicain. Utilisant leur majorité à la Chambre des représentants, ils ont essayé une fois de plus de remettre en cause la réforme de l'assurance sociale d'Obama, en conditionnant leur vote du budget au report de son application.

Sous la pression de son aile la plus dure, la droite joue la carte de la démagogie libérale contre une « nationalisation de la médecine » qui plomberait les finances publiques. Mais elle peut aussi s'appuyer sur les aspects très impopulaires de la réforme d'Obama. Car si Obama a prétendu que celle-ci apporterait une couverture maladie à près de 50 millions de personnes de plus, elle oblige en réalité plus de 30 millions de travailleurs à financer eux-mêmes leur adhésion à une assurance privée. Et, pour la grande majorité, l'aide prévue par l'État ne couvrira qu'une faible part de la cotisation à cette assurance.

Il est bien difficile de savoir combien de temps ce shutdown peut durer. Tout le petit monde politicien a le regard rivé sur les sondages, pour savoir qui se discréditera le premier aux yeux de l'opinion publique. Et cette situation de blocage pourrait encore se reproduire quand, dans quelques semaines, aura lieu un nouveau vote crucial, celui censé relever le plafond de la dette de l'État américain.

Cette sorte de lock-out temporaire spectaculaire de l'État se fait directement contre les classes populaires. Car ce sont elles qui le payent par le blocage de services publics voire par celui de leurs revenus.

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