François Hollande avait promis d'inverser la courbe du chômage pour la fin de l'année. Et, miracle, le chômage a d'un coup officiellement diminué au mois d'août. 50 000 demandeurs d'emplois n'ayant exercé aucune activité ont disparu du bilan statistique. Il faut dire que, à voir les détails des chiffres publiés, cette baisse pouvait n'être qu'un trompe-l'oeil, puisque les « cessations d'inscription pour défaut d'actualisation », autrement dit les radiations, avaient augmenté de 77 500 par rapport à juillet. Et en effet on a appris depuis que ce chiffre était fantaisiste. Il serait dû pour une grande part à un dysfonctionnement. L'opérateur téléphonique SFR ayant omis d'envoyer à des milliers de chômeurs le SMS leur demandant de confirmer leur inscription, ceux-ci n'ont pas pu y répondre... et ont donc été radiés d'office !

Quelle que soit la responsabilité de SFR, l'affaire souligne l'empressement de Pôle emploi à radier des chômeurs de ses listes pour améliorer la statistique. Mais cette défaillance de la technique ne peut masquer l'autre, sociale celle-là et bien plus grave. Le nombre de chômeurs, qu'il soit en baisse ou en hausse, se maintient de toute façon à un niveau record. Un cinquième des femmes et des hommes en situation de travailler ne trouvent pas d'emploi, alors que les besoins, y compris les plus élémentaires, sont bien loin d'être satisfaits. Ce n'est pas dû à un bug imprévisible mais à la folie d'un système économique qui ne fonctionne pas pour satisfaire les besoins de la collectivité, mais pour accroître les richesses d'une minorité de parasites.