Autriche, élections du 29 septembre : La coalition au pouvoir reconduite de justesse02/10/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/10/une2357.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Autriche, élections du 29 septembre : La coalition au pouvoir reconduite de justesse

Les élections législatives qui ont eu lieu le 29 septembre en Autriche ont été marquées par un recul des deux partis qui gouvernent ensemble le pays depuis cinq ans.

Selon les résultats provisoires, le Parti social-démocrate SPÖ arrive en tête du scrutin avec 26,9 % des voix, mais perd 2,4 points et réalise son plus mauvais résultat depuis 1945. Il en va de même pour l'ÖVP, le parti de la droite chrétienne conservatrice, qui recule aussi à 24 %. Lors des élections précédentes en 2008, les deux partis, qui gouvernaient alors ensemble depuis deux ans, avaient déjà reculé. Ils ont donc continué de se discréditer.

Les résultats ont été également marqués par une progression du parti d'extrême droite FPÖ : avec 20,55 % des voix, il améliore son résultat de 3,1 points. Mais un autre parti d'extrême droite, le BZÖ, scission du précédent, touché par une série de scandales, recule de 7,3 % et n'aura plus d'élus au Parlement. Même si une coalition de tous les partis de droite et d'extrême droite est possible, il est probable qu'une fois de plus une alliance des sociaux-démocrates et de la droite conservatrice continue à gouverner le pays, comme ces partis l'avaient annoncé avant les élections, et poursuive sa politique en faveur des possédants.

Car si l'Autriche offre la façade d'un pays riche, elle n'est pas épargnée par la crise... et par les attaques contre les travailleurs, en particulier à une hausse des licenciements et de la pauvreté. Les Wiener Tafel (l'équivalent des Restos du coeur) estiment ainsi que, dans ce pays de 8,4 millions d'habitants, un million de personnes sont pauvres ou au bord de la pauvreté. Dans ce contexte, peu de travailleurs avaient des illusions sur le fait que le scrutin puisse changer quelque chose en positif pour eux. « La politique est faite pour ceux d'en haut » et « ils sont tous équivalents et corrompus », entend-on souvent dans les entreprises. Alors, beaucoup ont voté pour ce qu'ils considèrent être le moindre mal ou se sont abstenus. L'abstention en effet a augmenté de 4,4 points, atteignant 25,6 %. Mais d'autres ont été impressionnés par la campagne prétendument « sociale » du FPÖ et ont voté pour lui.

Alors que les sociaux-démocrates au pouvoir mènent une politique au service du capital, ce parti d'extrême droite a pu ajouter à ses slogans xénophobes des attaques contre « les banques et les spéculateurs ». Il a dénoncé les avantages fiscaux des trusts et même réclamé un salaire minimum à 1 600 euros ! Mais cette façade sociale ne doit pas faire oublier que le FPÖ a déjà été au gouvernement, de 2000 à 2005... et y a bien sûr mené une politique hostile au monde du travail.

À gauche, le KPÖ, le PC autrichien, était présent à l'échelle nationale et, avec 1 % des voix, enregistre une légère progression de 0,3 point. Sur le plan militant, il est très peu présent dans les quartiers populaires et les entreprises, en dehors de la Styrie où il a conservé une certaine implantation ouvrière et a quelques élus municipaux. Mais surtout les principaux slogans de sa campagne électorale, tels que « Des droits égaux pour tous » et « Apporter la contradiction aussi au Parlement », restaient bien modérés et ne s'adressaient pas particulièrement aux travailleurs. Tous ceux qui cherchent comment riposter à une politique qui, en Autriche comme ailleurs, leur fait subir la crise de plein fouet, n'auront trouvé aucune réponse dans ces élections.

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