Sécurité sociale : La Cour des comptes propose le déremboursement des lunettes18/09/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/09/une2355.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sécurité sociale : La Cour des comptes propose le déremboursement des lunettes

Comme chaque année à la même époque, la Cour des comptes publie son rapport sur la Sécurité sociale et il y est question de son « trou ». Et, comme d'habitude, les remèdes proposés sont en forme d'économies sur les dépenses de santé, c'est-à-dire sur le dos des assurés. L'économie proposée aux dépens des porteurs de lunettes est celle qui fait le plus de bruit.

La Cour des comptes propose d'envisager purement et simplement, « à terme », le déremboursement des frais d'optique par la Sécurité sociale pour les confier totalement aux assurances complémentaires et mutuelles. Elle appuie sa proposition sur le projet du gouvernement, inscrit dans la loi dite de « sécurisation de l'emploi », de généraliser l'accès à une mutuelle pour tous les salariés au 1er janvier 2016. Dont, soit dit en passant, sont exclus les retraités, les chômeurs, les étudiants....

Certes, le déremboursement des frais d'optique par la Sécurité sociale est déjà plus qu'entamé. En effet, pour une paire de lunettes, l'Assurance maladie rembourse la monture à 60 % d'un tarif fixé pour un adulte à... 2,84 euros (il n'y a pas de faute de frappe !) et 30,49 euros pour un enfant de moins de 15 ans. Quant aux verres, leur remboursement s'effectue lui-aussi à 60 % sur la base d'un tarif qui n'a pas grand chose à voir avec la réalité de la facture présentée par l'opticien. Le résultat est connu, ceux qui n'ont ni mutuelle ni assurance complémentaire n'ont d'autre choix que de se débrouiller avec des loupes.

Le prix des lunettes est un véritable scandale qui n'a d'égal que la manière dont les opticiens prospèrent sur le compte des mutuelles, c'est-à-dire en bout de chaîne sur le dos de ceux qui souscrivent ces assurances, avec la complicité de la Sécurité sociale qui s'est largement dégagée de leur prise en charge. Chacun l'a vécu, une des toutes premières questions posée à celui qui arrive avec son ordonnance chez l'opticien est de savoir s'il a une mutuelle et, si oui, jusqu'à combien celle-ci rembourse pour la monture et les verres, de manière à « ajuster » le prix de la paire de lunettes au maximum couvert par la complémentaire. Et si le contrat ne le permet pas, il faut revoir la qualité des verres ou payer, à condition d'en avoir les moyens.

La Cour des comptes voit bien ce problème mais sa réponse est de dire que « le marché de l'optique doit être plus transparent ». Comment ? Mystère ! La ministre de la Santé Marisol Touraine, elle, jure ses grands dieux que le gouvernement n'envisage pas de dérembourser totalement les frais d'optique. Elle propose « d'engager la concertation et le dialogue pour peser sur les prix », ajoutant qu'elle a « bon espoir d'aboutir ». Le « marché de l'optique » n'a pas de souci à se faire.

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