Le 11 septembre, dans une salle de spectacle proche de l'usine de Sochaux, la direction réunissait près de 8 000 travailleurs, la majorité des salariés du site, en deux séances, pour le lancement de la nouvelle voiture Peugeot 308. À l'entrée, quelques dizaines de militants CGT distribuaient un quatre-pages qui, ouvert, indiquait en gros « Varela (le nom du directeur), pas touche à ma paye, pas touche à mes droits ». Ce qui résumait bien le sentiment général.

Le patron s'est fait huer et siffler par une bonne partie de la salle et il a dû écourter son discours. Le fait que, pour le lancement d'un nouveau véhicule, la contestation s'affiche ouvertement est une première. Il faut dire que le discours du directeur dénonçant l'importance de l'absentéisme a échauffé les oreilles de beaucoup, comme le sentiment d'avoir été pris en otage pour assister à la cérémonie obligatoire.

Deux jours plus tard, le 13 septembre, essentiellement dans le secteur du Montage, 400 ouvriers débrayaient contre le projet de « contrat social » de PSA Peugeot Citroën.

Suite à l'appel de la CGT à manifester en commun, dans toutes les usines du groupe du pays le 18 septembre à Sochaux, un nouvel arrêt de travail était prévu dans chaque équipe. Le mécontentement grandit. D'un côté Varin, le PDG, explique en une de L'Est républicain « le pire est derrière nous », de l'autre il annonce aux ouvriers que, pour les travailleurs, le pire est à venir. Pas d'accord !