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- Lutte ouvrière n°2355
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Dans les entreprises
Médiapost : Distributeurs de publicité et chauffeurs en grève
La distribution des imprimés est normalement assurée par des équipes comprenant un pilote, qui passe prendre le matériel publicitaire à la plate-forme et le répartit ensuite entre quatre ou cinq distributeurs l'attendant sur place, dans la rue. Les salaires sont autour de 1 050 euros par mois pour un horaire théorique de 35 heures. Mais justement, cet horaire n'existe que sur le papier. Là où Médiapost estime quatre heures de travail, il y en a six en réalité.
Médiapost a l'habitude de pousser à la démission, ou de licencier purement et simplement une partie du personnel. Trois salariés de La Courneuve ont ainsi été mis à la porte ces dernières semaines. Il faut dire que l'entreprise a aussi recours à des distributeurs individuels, souvent des étudiants et des retraités, qui viennent avec leur propre véhicule et se chargent d'un secteur. Cela permet à la société d'économiser un emploi de chauffeur et l'entretien d'un véhicule, au prix d'une compensation dérisoire : 5 euros par mois plus 39 centimes du kilomètre.
C'est en exploitant ainsi son personnel que Médiapost et derrière elle La Poste font leurs bénéfices. Une grande partie des bénéfices du groupe La Poste sont en effet apportés par de telles filiales, où le personnel doit travailler dans des conditions encore pires que les postiers. Ces bénéfices, 483 millions d'euros pour le premier semestre 2013 pour le groupe partent en grande partie sous forme de dividendes versés à l'État et à la Caisse des dépôts et consignations qui est entre ses mains. Ce sont en effet les seuls actionnaires de La Poste.
C'est contre tout cela que les salariés de Médiapost se révoltent.