Jeudi 12 septembre, Hollande et Montebourg ont présenté leur projet industriel destiné, selon eux, à « redresser l'industrie française ». Ce projet ne comporte pas moins de trente-quatre plans pour développer des secteurs industriels considérés comme porteurs dans un avenir proche. Il s'agit par exemple de fabriquer une voiture à pilotage semi-automatique, un avion électrique, des éoliennes flottantes, un dirigeable destiné au transport des charges lourdes...

Tout en reconnaissant que certains de ces plans n'aboutiront certainement pas – Montebourg s'estimerait satisfait avec la réussite de 25 d'entre eux seulement – Hollande et Montebourg n'hésitent pas à « chiffrer » tout ce qu'ils pourraient apporter à l'économie française : ils promettent une production accrue, des exportations en hausse, et pas moins de 480 000 emplois « créés ou sauvés en dix ans ». Dans le passé, les travailleurs ont entendu bien d'autres promesses du même acabit, ce qui n'a pas empêché la destruction de plus de 800 000 emplois ces dix dernières années.

Côté patronat, les promesses sont plus concrètes. Les industriels qui développeront ces trente-quatre projets, c'est-à-dire essentiellement les plus grandes entreprises du pays, Renault, Air France, Alstom, EADS, Bolloré, etc., se partageront une enveloppe de 3,5 milliards d'euros, qui pourra être assortie, si besoin, de commandes de l'État. Le « redressement industriel » façon Hollande et Montebourg, c'est de l'argent pour les patrons et du vent pour les travailleurs.