La rentrée n'a pas été de tout repos au collège Politzer de Bagnolet, en Seine-Saint-Denis. Les enseignants de la Segpa (section pour des élèves en grande difficulté) ont découvert que leur collègue enseignant d'atelier de menuiserie, avec lequel ils travaillaient depuis des années, avait été nommé ailleurs, dans un établissement qui n'a pas un tel atelier. Certes, il y avait bien une enseignante nommée dans cette Segpa, mais en peinture. L'atelier de menuiserie était fermé, des élèves handicapés se voyaient obligés d'aller suivre des cours ailleurs et tous les projets élaborés en fin d'année scolaire tombaient à l'eau.

Les enseignants doivent en permanence faire face au manque de personnel : pas de remplaçant en français en 6^e et 3^e Segpa pendant deux tiers de l'année passée, plus de conseillère d'orientation cette année, etc. Ils se sont mis très majoritairement en grève jeudi 12 septembre et ont été reçus de toute urgence par le rectorat qui n'avait rien à leur proposer. Vendredi 13 septembre, la grève s'est poursuivie et le rectorat a légèrement changé de ton, promettant d'étudier la situation et de donner une réponse en fin de semaine. Lundi 16, quelques enseignants dont tous ceux de Segpa poursuivaient le mouvement de grève pour maintenir la pression.

Ces quelques jours de grève montrent le ras-le-bol des enseignants face au manque de personnel et à la façon dont on traite les salariés précaires. La solidarité qui s'est exprimée est un gage pour l'avenir.