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Japon : Les suites de Fukushima l'État paye les dégâts de Tepco
Les problèmes s'accumulent à la centrale de Fukushima, ravagée en mars 2011 par un tsunami. Le 22 juillet dernier Tepco était contraint de reconnaître l'existence de fuites quotidiennes de 300 tonnes d'eau contaminée. Le 31 août elle admettait que les niveaux de radioactivité mesurés dans les réservoirs de stockage d'eau étaient 18 fois supérieurs à ceux relevés à la mi-août.
Ces révélations venaient un peu tard après des mois de dissimulation, Tepco réaffirmant sur tous les tons que tout était sous contrôle et qu'elle était décidée à « développer une culture de la transparence ». En réalité rien n'est sous contrôle et le 2 septembre le président de l'Autorité de régulation du nucléaire jugeait la situation « particulièrement grave ». Les langues se déliant, des responsables japonais de haut niveau accusent aujourd'hui Tepco d'incompétence et font part de leurs « doutes sérieux sur sa capacité à gérer des centrales nucléaires ».
Depuis la catastrophe et malgré les accusations lancées contre Tepco, le gouvernement japonais n'a eu de cesse de soutenir ce trust. En 2012 l'entreprise a été nationalisée, l'État y injectant 7,7 milliards d'euros. L'arrêt des réacteurs nucléaires ayant entamé les bénéfices de Tepco, le gouvernement japonais s'apprête maintenant à augmenter les tarifs de l'électricité produite dans ses centrales thermiques, de 8,5 à 10 % dès janvier 2014.
Pour résoudre le problème des fuites d'eau radioactive, le gouvernement japonais va aussi dépenser 310 millions d'euros qui auraient dû être à la charge de l'entreprise. Enfin le parquet de Tokyo vient de décider de ne pas donner suite à une plainte des habitants de la région de Fukushima qui voulaient faire condamner pour négligence Tepco et les responsables politiques de l'époque, dont l'ancien Premier ministre.
Les dirigeants de ce trust ont fait courir des risques à une région entière dont la sécurité a été sacrifiée au nom du profit. Mais aujourd'hui la note retombe sur les contribuables japonais et l'État, au service de ses capitalistes, la paye sans sourciller.