Face à la politique gouvernementale, Manifestons notre refus !11/09/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/09/une2354.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Editorial

Face à la politique gouvernementale, Manifestons notre refus !

Les gesticulations guerrières de Hollande en direction de la Syrie ne peuvent certainement pas faire oublier les coups portés aux travailleurs, à commencer par l'attaque du gouvernement contre les retraites.

Mardi 10 septembre, la CGT, FO, la FSU et Solidaires appelaient à faire grève et à manifester. Sans doute les directions syndicales ont-elles des calculs et des arrière-pensées, mais tous ceux qui en ont profité pour protester contre le nouveau racket sur les retraites opéré par le gouvernement, et pour dire leur colère de sa politique antiouvrière, ont eu raison.

Le PS qui, en 2010, prétendait s'opposer à la réforme des retraites de Sarkozy veut l'aggraver maintenant qu'il est au pouvoir ! Tout est odieux, dans cette attaque : l'allongement de la durée de cotisation à 43 annuités, dont le but est d'abaisser les pensions ; l'augmentation des cotisations, à sens unique, puisque les patrons ont l'assurance qu'elle sera compensée tandis que les travailleurs, eux, payeront ; le report de la revalorisation des pensions du 1er avril au 1er octobre, qui est un vol dissimulé de 1,5 milliard dans les poches des retraités.

Le gouvernement Hollande-Ayrault ressasse comme la droite : « Nous vivons plus longtemps, il faut travailler plus longtemps ». Mais avant de forcer les anciens à travailler jusqu'à 67 ans, qu'ils donnent du travail aux chômeurs et aux jeunes !

Quant à l'espérance de vie, elle n'y est pour rien. Qu'elle progresse n'est pas chose nouvelle, elle augmentait déjà en 1981 quand l'âge de départ a été abaissé à 60 ans par Mitterrand, avec 37,5 annuités de cotisation pour une retraite à taux plein.

Si ce qui était possible en 1981, avec un niveau moindre de richesses, ne l'est plus aujourd'hui, c'est que le chômage et l'exploitation se sont aggravés, creusant les déficits sociaux tandis qu'une poignée de riches accumule des sommes extravagantes. C'est que la rapacité patronale a grandi et que la part que les riches prélèvent sur la société, avec la complicité des gouvernements de droite et de gauche, est de plus en plus grande.

Cette attaque contre les retraites justifie à elle seule de manifester, mais il y a bien d'autres raisons. Flambée des prix, gel des salaires, angoisse du chômage et de la précarité, les conditions de vie sont menacées par tous les bouts.

Combien de travailleurs ont reçu un choc en découvrant leur avis d'imposition ? Combien ont cru à une erreur du fisc en voyant leurs impôts augmenter de 100, 200, 300 euros alors que leur revenu n'a pas augmenté d'un centime ?

Pour les uns, c'est le résultat de la refiscalisation des heures supplémentaires ; pour d'autres, c'est le fruit du gel du barème de l'impôt ou la suppression de l'avantage pour celles et ceux qui ont élevé seuls un enfant... Quand tout ne se cumule pas !

Et comment payer toujours plus quand son salaire stagne, baisse ou, pire, disparaît ? Car en dépit des boniments sur la « reprise », le grand patronat veut encore laminer les salaires, les primes, les majorations. Il veut allonger le temps de travail, accroître la flexibilité. Il pense qu'il peut tout se permettre, faire travailler gratuitement les ouvriers trois heures de plus par semaine par exemple !

L'entreprise Revima, près de Rouen, qui impose cela, n'est pas un cas isolé. Grâce au gouvernement Hollande-Ayrault, c'est même... la loi ! Alors aujourd'hui, tous les grands patrons veulent leur « accord de compétitivité » qui forcera les salariés à travailler plus, pour moins de salaire.

Et pourquoi le patronat se gênerait-il, quand le gouvernement prétendument socialiste lui donne un blanc-seing et traite les travailleurs de la fonction publique de la même façon ?

L'entreprise a des difficultés ? Les patrons veulent faire payer les salariés ! Et les mettre dans les pires difficultés n'arrête ni le patronat ni le gouvernement.

Alors, sans réaction collective, sans opposition résolue, gouvernement et patronat continueront à faire les poches des travailleurs. Bien sûr la journée du 10 septembre ne suffira pas à les faire reculer, et tant mieux si les directions syndicales en organisent d'autres, comme la CGT l'a annoncé pour le 18 septembre, et si la mobilisation se développe. Mais pour que gouvernement et patronat stoppent leurs attaques, il faudra que les travailleurs se lèvent en masse, par centaines de milliers, par millions, une journée, puis deux, puis trois... jusqu'à ce qu'ils soient contraints de reculer.

Oui, il faudra en passer par là pour que les travailleurs et les classes populaires ne soient pas poussés vers la pauvreté par un patronat avide et un gouvernement servile. Ils peuvent nous imposer bien des choses, mais ils ne doivent pas nous empêcher de crier notre colère et de dire de plus en plus fort « Non, ça suffit » !

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