Sécurité sociale : Une pétition dénonce la part croissante laissée aux assureurs privés28/08/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/08/une2352.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sécurité sociale : Une pétition dénonce la part croissante laissée aux assureurs privés

Le professeur André Grimaldi, diabétologue et défenseur de l'hôpital public, est à l'initiative d'une pétition dénonçant la dérive qui reporte de façon croissante la prise en charge des soins courants (c'est-à-dire hors hospitalisation et maladies de longue durée) vers les assurances complémentaires, mutuelles et assureurs privés à but lucratif.

L'objectif de la pétition, un débat au Parlement, est assez consensuel pour que d'anciens ministres, des députés de droite comme du PS, c'est-à-dire liés à tous les gouvernements qui mènent délibérément cette politique depuis des années, aient pu la signer. Mais elle a le mérite de dénoncer le fait qu'« aujourd'hui, la Sécurité sociale ne rembourse plus qu'environ 50 % des soins courants, et bien moins encore pour les soins d'optique, dentaires et d'audioprothèses ». Et la tendance a toutes les chances de s'aggraver, ce qui agrandira toujours plus le marché pour les complémentaires santé.

Or, souligne encore la pétition, ces assurances complémentaires sont de toute façon moins égalitaires et moins solidaires, même quand on peut se les payer, directement ou via des accords d'entreprise (ce qui n'est pas le cas de tout le monde). Leurs tarifs varient en fonction des prestations remboursées, de l'âge et de la composition de la famille. Ils ne sont pas non plus proportionnés au salaire.

De plus, sans même parler des profits qu'y font les assureurs privés, les complémentaires santé ont aussi un coût de revient plus élevé : « Leurs frais de gestion dépassent souvent 15 % des prestations versées, contre moins de 5 % pour la Sécurité sociale. »

Au total, la Sécurité sociale, elle, doit assumer de façon croissante les coûts les plus élevés (maladies de longue durée, précaires...). Et, côté population, le système ne peut satisfaire que les plus aisés, oblige beaucoup d'autres à renoncer à des soins et rejette complètement les plus pauvres.

« Le gouvernement a fait le choix de privilégier les assureurs privés », a expliqué le Pr Grimaldi sur RMC. Une incontestable réalité.

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